280 pasteurs et laïcs luthériens et réformés réunis à Sochaux

France: 1er Synode conjoint réformés et luthériens – Vers une Eglise unie

Sochaux, 21 mai 2007 (Apic) Le premier synode conjoint de l’Eglise réformée de France et de l¹Eglise évangélique luthérienne de France (hors Alsace-Moselle) s’est tenu à Montbéliard, le 19 mai Il a été voté oui très largement au processus de rapprochement des deux Eglises vers une Eglise unie, au plus tard en 2013.

L’émotion était au rendez-vous de cet événement historique. A toi la Gloire ­ le cantique protestant par excellence – a été entonné spontanément par des synodaux émus et se tenant par la main. De plus, 17 nouveaux pasteurs, dont 16 réformés, ont été accueillis dans ce 1er synode conjoint. Ces derniers appartiennent désormais à une Union d¹Eglises et pas seulement à une Eglise locale.

Du côté de l¹Eglise réformée de France, le Conseil national a été renouvelé et le pasteur Marcel Manoël, qui le préside depuis 2001, entame son dernier mandat de 3 ans.

Au vote, à la quasi unanimité les deux Eglises EELF et ERF ont accepté la création d’une Eglise protestante unie. Conformément aux souhaits de précédents synodes, les délégués ont donné leur accord au processus engagé par les comités directeurs, visant à l’unité institutionnelle de l’Eglise évangélique luthérienne de France et de l’Eglise réformée de France.

Il sera mis à l’étude dans les Eglises locales, les paroisses, les consistoires et les synodes régionaux le projet de nouvelle Union nationale, organisée en régions confessionnelles, les unes luthériennes, les autres réformées, et disposant d’instances nationales uniques où l’on veillera à respecter les sensibilités de chacun des partenaires. Les synodes respectifs souhaitent que le projet d’une Eglise protestante unie puisse aboutir le plus rapidement et au plus tard en 2013.

Le prochain synode conjoint aura lieu à Besançon les 10-11 novembre 2007.

Une résolution sur la famille a en outre été adoptée. La famille évolue ont constaté en outre les deux Eglises, qui prônent une attitude d’ouverture. « Nous voulons porter un regard favorable sur les personnes qui vivent ces transformations. Même si nous regrettons la fragilisation des liens qui accompagne ces changements et les souffrances qui peuvent en découler, nous nous réjouissons de la place accordée à la personne, à l’égalité entre les hommes et les femmes, à l’attention portée à l’enfance et à l’enfant ». Nous refusons de juger ou de culpabiliser ceux qui ne trouvent pas d’autre solution que de « défaire une famille quand la circulation de la parole » ne semble plus possible.

La famille est un des lieux privilégiés où chacun est considéré non en fonction de son utilité ou de ses performances mais de sa simple existence, rappellent les deux Eglises, qui appellent à la responsabilité parentale, au respect des interdits, tels que l’inceste, la violence, la soumission d’un sexe à l’autre. Et de rappeler qu’ »il est important pour les enfants de trouver leur place dans leur double lignée parentale, ainsi que de distinguer les liens de parenté (biologiques ou adoptifs) des liens para parentaux (relations entre l’enfant et le compagnon / conjoint de son parent).

336’000 fidèles en tout dans l’Hexagone

L’Eglise réformée de France compte 300’000 membres et l’Eglise évangélique luthérienne de France 36’000. Les présidents des deux églises Marcel Manoel (ERF) et Joël Dautheville (EELF) rappellent qu’elles ont déjà entre elles « un long compagnonnage », que des luthériens fréquentent des temples réformés et inversement, et qu’elles ont des liturgies communes, notamment pour le baptême d’adultes.

Sur la question étrangère, les synodes national de l’ERF et général de l’EELF réunis à Sochaux du 17 au 20 mai 2007, affirment entendre « les difficultés croissantes auxquelles doivent faire face les familles étrangères et franco étrangères ». C’est entre autres, affirme le communiqué conjoint, la longueur des procédures de regroupement familial, la transcription de mariage (mariage franco étranger), la précarité des statuts de ceux qui rejoignent leurs conjoints en France, les liens de dépendance du permis de séjour dans des cas de séparation du couple, etc.

Les synodes national de l’ERF et général de l’EELF soutiennent la Fédération protestante de France dans son action conjointe avec la Cimade pour intervenir auprès des instances concernées afin de remédier à ces situations. (apic/com/vb)

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