Visite du pape à Assise
Actualité de « l’esprit d’Assise », qui s’oppose à l’esprit de violence
Assise, 17 juin 2007 (Apic) Le pape Benoît XVI s’est rendu dimanche en pèlerinage sur les traces de saint François, dans la cité d’Assise, en Ombrie (centre de l’Italie). Cette petite cité de 26’500 habitants est célèbre pour son apogée médiévale mais surtout pour être le lieu de la naissance et de la mort de François d’Assise (1182 – 1226).
L’Eglise catholique célèbre cette année le 800ème anniversaire de la conversion de François, le riche bourgeois, fils d’un riche marchand d’étoffes et de draps, qui allait devenir le « Poverello », le petit pauvre. Le fondateur de l’ordre franciscain, ou Ordre des frères mineurs (OFM), a été canonisé en 1228 déjà, soit moins de deux ans après sa mort.
Revenant dimanche, lors de l’homélie de la messe qu’il a célébrée en contrebas de la basilique Saint-François, à Assise, le 17 juin 2007, le pape est revenu sur la rencontre interreligieuse organisée par Jean Paul II à Assise en 1986. Benoît XVI l’a qualifiée « d’intuition prophétique » qui s’oppose « à l’esprit de violence, à l’abus de la religion comme prétexte pour la violence ».
Rappelant l’initiative de son prédécesseur, qui voulut réunir à Assise en 1986 les représentants des confessions chrétiennes et des différentes religions du monde, pour une rencontre de prière pour la paix, Benoît XVI a répété que ce fut « une intuition prophétique et un moment de grâce ». Il a mentionné sa lettre envoyée à l’évêque d’Assise, Mgr Domenico Sorrentino, en septembre dernier, à l’occasion du 20e anniversaire de cette importante rencontre.
Le pape salue l’ »intuition prophétique » de Jean Paul II
« ’L’esprit d’Assise’ qui, à partir de cet événement, continue à se répandre dans le monde, s’oppose à l’esprit de violence, à l’abus de la religion comme prétexte pour la violence », a alors lancé le pape avec force. « Assise nous dit que la fidélité à sa propre conviction religieuse, la fidélité surtout au Christ crucifié et ressuscité ne s’exprime pas dans la violence ou l’intolérance, mais dans le sincère respect de l’autre, dans le dialogue, dans une annonce qui fait appel à la liberté et à la raison, dans l’engagement pour la paix et pour la réconciliation ».
Pour Benoît XVI, ne pas réussir à conjuguer l’accueil, le dialogue et le respect de tous avec la certitude de foi que tout chrétien, comme le saint d’Assise, est tenu de cultiver, « ne pourrait pas être une attitude évangélique, ni franciscaine ».
Il a aussi rappelé que le choix de célébrer la rencontre de 1986 à Assise avait été suggéré par le témoignage de François comme homme de paix, que tant de personnes, aussi d’autres positions culturelles et religieuses, regardent avec sympathie. « La lumière du ’Poverello’ sur cette initiative » était aussi, a-t-il souligné, une garantie d’authenticité chrétienne ».
La vie de François converti est « un grand acte d’amour »
Dans son homélie, le pape, s’appuyant sur les Ecritures de ce dimanche, a longuement parlé de la conversion, donnant en exemple saint François d’Assise, qui quitta sa vie mondaine pour embrasser la pauvreté, il y a 800 ans, alors qu’il avait 25 ans. Pour lui, la vie de François converti est « un grand acte d’amour ».
« C’est sa conversion au Christ, jusqu’au désir de ’se transformer’ en lui, en en devenant une image accomplie, qui explique son vécu, en vertu duquel il nous apparaît tellement actuel, notamment face aux grands thèmes de notre temps, ceux de la recherche de la paix, de la sauvegarde de la nature, de la promotion du dialogue entre tous les hommes ».
Pour Benoît XVI, « François est un vrai maître en ces choses, mais « il l’est à partir du Christ ». Ses paroles ont été longuement applaudies. Sous un ciel ensoleillé, Benoît XVI concélébrait la messe, depuis un podium installé sur la place de la basilique inférieure de Saint-François, avec 130 prêtres, le cardinal Attilio Nicora, son légat pontifical pour les basiliques de Saint-François et de Sainte-Marie des Anges du sanctuaire depuis février 2006, et Mgr Sorrentino.
L’évêque d’Assise lui avait adressé un mot d’accueil au début de la cérémonie. Il lui a assuré qu’il avait commencé à appliquer sans difficultés les directives du Motu Proprio « Totius Orbis ». Benoît XVI avait promulgué de nouvelles normes pour le fonctionnement du sanctuaire d’Assise, le 19 novembre 2005. Il souhaitait une meilleure coordination entre les activités des franciscains et celles des pastorales diocésaine, régionale et nationale, mettant fin au statut d’autonomie pastorale dont jouissait le sanctuaire franciscain depuis 1969. AR/JB
Encadré
D’octobre 2006 à octobre 2007, « année de la conversion » de François
Assise est une ville de quelque 26’500 habitants située dans la province de Pérouse, en Ombrie, à 180 km de Rome. Lieu de naissance et de mort de François d’Assise, cette ville est aussi célèbre pour son patrimoine exceptionnel. L’année qui se déroule d’octobre 2006 à octobre 2007 a été proclamée « année de la conversion » à Assise, en raison des 800 ans de la conversion de saint François.
L’ordre des franciscains a été fondé par saint François d’Assise en 1208. Celui-ci regroupa autour de lui quelques disciples et rédigea une brève règle de douze articles, caractérisée par l’esprit de pauvreté, l’obligation de vivre d’aumônes lorsqu’il n’était pas possible de travailler, de se consacrer à la prière et à la prédication. Aux Frères mineurs, s’ajouta, en 1212, un ordre de femmes, les Pauvres Dames ou clarisses, dont la cofondatrice fut Claire d’Assise.
Les trois ordres des franciscains aujourd’hui
Les franciscains comptent aujourd’hui trois ordres. Le premier comprend trois branches: les franciscains proprement dits, les capucins et les frères mineurs conventuels (ou « cordeliers »); le deuxième, les clarisses; le troisième, le tiers ordre ou fraternité séculière de saint François, comprend des chrétiens vivant selon l’esprit franciscain, des congrégations et des instituts, surtout féminins (les franciscaines). (apic/imedia/ar/be)
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