Témoin de la répression contre les catholiques dans l’ex URSS

Lituanie : Un document sur les persécutions de la période soviétique retourne au pays

Vilnius, 16 juillet 2007 (Apic) Un document témoignant de la terrible répression subie par les chrétiens dans l’ex-Union soviétique est retourné dans son pays d’origine grâce à un Centre d’études britanniques, qui l’avait alors diffusé dans l’opinion publique dans les années septante.

Un document, appelé « Le manifeste des 17 000 » a été remis à l’archevêque Sigitas Tamkevicius, du diocèse catholique romain de Kaunas. C’est au cours d’une cérémonie solennelle le 9 juillet en Lituanie qu’un prêtre anglican fondateur et président de l’Institut Keston, à Oxford Michael Bourdeaux, a ainsi retourné à la Lituanie un précieux document sur la persécution des catholiques, dans ce qui était alors une des république de l’URSS.

En 1971, un groupe de prêtres préoccupés par la répression croissante sur l’Eglise, pas seulement en Lituanie, mais aussi dans toute l’Union soviétique, a rédigé une pétition qui devait être adressée au président de l’URSS de l’époque, Léonid Brejnev. Cette pétition dénonçait l’emprisonnement de plusieurs membre éminents du clergé et le fait qu’il n’existait qu’un seul séminaire, contrôlé par le KGB. La pétition déplorait également que le christianisme ne puisse pas être enseigné à l’école.

« La propagande soviétique tentait de convaincre le monde que les citoyens de l’URSS jouissaient de la liberté religieuse et nous n’avons pu nous opposer à ce mensonge d’Etat qu’en clamant bruyamment la vérité », a déclaré l’archevêque Tamkevicius, lui-meme prisonnier politique dans les années 80.

En deux mois, 17 000 personnes signèrent la pétition. La collecte de signatures cessa en raison des pressions exercées par le KGB. Souhaitant donner autant d’écho que possible au document, les pétitionnaires décidèrent de ne pas l’envoyer directement au Kremlin à Moscou, mais de la faire paraître en Occident.

Les feuilles contenant les signatures furent clandestinement apportées en Grande-Bretagne et se sont retrouvées à l’Institut Keston, Centre pour l’étude de l’Europe de l’Est, fondé en 1969, qui lui donna une large diffusion: « A Pâques 1972, le pape Paul VI pria pour l’’Eglise en silence » C’était la première fois depuis plusieurs années que le Vatican évoquait publiquement la persécution de l’Eglise », conclut le directeur du Centre Keston.

Selon Michael Bourdeaux, la pétition de 1971 a poussé la Lituanie dans la voie de l’indépendance, en 1990, événement qui a marqué, analyse-t-il, le début de la désintégration de l’URSS. (apic/eni/vb)

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