Rome: Interview du président de l’Académie pontificale pour la vie
Rome, 26 juillet 2007 (Apic) En cas de suicide ou d’euthanasie, les funérailles religieuses ne sont généralement refusées qu’en cas de refus explicite de la foi catholique. C’est ce qu’a précisé Mgr Sgreccia, le 25 juillet 2007.
Le président de l’Académie pontificale pour la vie Mgr Sgreccia était interviewé par Radio Vatican sur le cas de Giovanni Nuvoli, enterré religieusement le 25 juillet 2007. Atteint d’une sclérose amyotrophique, celui-ci s’est laissé mourir, refusant l’eau et la nourriture qu’on lui présentait des jours durant. Un cas qui n’est pas sans rappeler celui de Piergiorgio Welby, atteint de la même maladie, décédé en décembre 2006 après qu’on lui ait retiré, à sa demande, l’appareil respiratoire qui lui permettait de vivre. Les funérailles religieuses lui avaient été refusées.
Mgr Sgreccia a ainsi expliqué que « concéder des funérailles religieuses pour celui qui se laisse mourir, dans le cas susmentionné, dans des cas similaires ou des cas de suicide, dépend de l’autorité pastorale du lieu, sur la base de quelques critères ».
Ainsi, « quand il y a une opposition à la foi catholique explicite, un refus déclaré des sacrements, il est clair qu’on ne peut pas donner de funérailles religieuses ». Et il s’agit aussi de « respecter la volonté du patient lui-même,afin de ne pas lui imposer une religiosité par force, de l’extérieur », a souligné le haut prélat. Pour lui « quand ce n’est pas le cas et qu’il y a des situations dramatiques, l’Eglise interprète généralement la situation de manière bienveillante et concède des funérailles religieuses ».
Dans le cas Nuvoli, « un critère pastoral compréhensif a été appliqué »
« Je pense que dans ce cas, un critère pastoral compréhensif a été appliqué, allant à la rencontre d’une situation qui a été une longue souffrance », a également dit le président de l’Académie pontificale pour la vie.
En décembre 2006, l’Italien Piergiorgio Welby décédait après avoir demandé que soit débranché son respirateur artificiel. Il était atteint d’une sclérose amyotrophique appelée ’maladie de Charcot’, une maladie neurodégénérative des cellules motrices du système nerveux qui conduit progressivement à la mort en raison d’une insuffisance respiratoire due à l’affaiblissement des muscles respiratoires.
Son cas avait déclenché dans la péninsule un vif débat autour de l’euthanasie, à laquelle s’oppose l’Eglise. A la veille des obsèques civiles de Piergiorgio Welby, le 24 décembre 2006, le vicariat de Rome avait fait savoir qu’il refusait la célébration d’un enterrement religieux, malgré les demandes de la famille. Le 23 juillet 2007, le médecin qui avait débranché à sa demande le respirateur de Piergiorgio Welby, accusé d’ »homicide avec consentement », a été acquitté par la justice italienne.
Giovanni Nuvoli, 53 ans, atteint de la même pathologie, avait relancé le débat quelques mois plus tard en demandant lui aussi l’arrêt les traitements qui le maintenaient en vie. Il a été enterré religieusement le 25 juillet 2007. (apic/imedia/ms/vb)
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