G. Bush a perdu beaucoup de crédibilité chez les fondamentalistes
New York, 30 juillet 2007 (Apic) La « droite religieuse » pourrait abandonner en partie le vote républicain, estiment des experts du Pew’s Forum sur la religion et la vie publique à Washington, un centre de recherche qui se veut impartial et ne prend pas position dans les débats politiques. Dans une enquête sur les relations entre le parti de G. W. Bush et les « évangéliques », la BBC note pour sa part un certain déplacement des sympathies politiques des milieux de la « droite chrétienne ».
Les croyances religieuses jouent effectivement un rôle important dans l’agenda politique aux Etats-Unis. La BBC relève que la « droite religieuse » a été l’un des piliers du Parti Républicain ces dernières décennies, mais des signes montrent que ce soutien s’érode. Dans les deux victoires électorales de George W Bush, les positions de son parti ont pu lui assurer une grande majorité du vote évangélique. Notamment avec des arguments concernant l’avortement ou les mariages de partenaires du même sexe. Ces thématiques ont été considérées comme cruciales pour conquérir des Etats clés comme l’Ohio et la Floride.
Mais lors des élections de mi-mandat de novembre dernier, où les démocrates ont repris le contrôle des deux chambres, certains congressistes républicains qui ont mordu la poussière le doivent à une nouvelle tendance religieuse que certains n’hésitent pas à appeler la « gauche religieuse ». Mais il s’agit plutôt d’une tendance plus centriste, fatiguée de l’agenda du leadership de la droite religieuse « orthodoxe ».
Pour John Green, du Pew’s Forum sur la religion et la vie publique, la question n’est pas tellement que des secteurs évangéliques qui ont jusqu’à maintenant soutenu les républicains changent d’allégeance, mais plutôt le regard sceptique qu’ils portent désormais sur l’étroitesse des thèmes qui les lient au parti de G. W. Bush.
Il n’y a pas que la question de l’avortement
Des questions comme le changement climatique, la pauvreté et les droits de l’homme au plan international viennent maintenant sur le devant de la scène dans une communauté qui n’avait pas du tout l’habitude de parler de ces thèmes, estime John Green. Sans parler de la question de la guerre en Irak, qui a fait perdre beaucoup de points à l’administration Bush.
Des évidences d’un subtil réalignement peuvent s’observer par exemple dans le principal sanctuaire de la « Northland Church », à Orlando, en Floride, où officie le pasteur Joel Hunter. Il déclaré à la BBC que les évangéliques aux Etats-Unis doivent avoir de nouveaux leaders. Le pasteur protestant estime qu’il faut bâtir une culture de la vie qui inclue autant les gens vulnérables dans le sein de leur mère que ceux qui sont en dehors. Il a déploré que trop longtemps, les évangéliques ont considéré comme leurs ennemis les gens avec lesquels ils n’étaient pas d’accord. « Je pense que ce n’est pas chrétien, ni même intelligent. Toute cette affaire n’est pas une lutte à propos d’idéologie, c’est une lutte pour le pouvoir! »
Mais certains autres secteurs conservateurs se rebiffent, estimant qu’il faut soutenir la Maison Blanche, car les institutions du mariage et de la famille sont attaquées. C’est en tout cas l’avis de l’avocat John Stemberger, président du « Family Planning Council » de Floride. Il estime que la « gauche religieuse » n’apporte pas son soutien au bon parti. « Aucun d’entre nous pense que les républicains sont des saints… », ajoute-t-il, mais il faut tout de même choisir un parti dans le but de faire passer son agenda politique. (apic/bbc/be)
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