Accusé par son épouse d’avoir contracté un mariage forcé

Genève: Importants remous autour du nouveau directeur de la mosquée

Genève, 3 août 2007 (Apic) Une Suissesse convertie à l’islam a accusé jeudi le nouveau directeur de la mosquée de Genève, Fathy Neamat-Allah, de l’avoir épousée de force pour bénéficier d’un permis de séjour longue durée. Cette révélation relance la controverse qui a suivi le licenciement, en avril dernier, de la direction de la Mosquée de Genève, dont son porte-parole Hafid Ouardiri.

Pressions psychologiques, violences verbales et mariage conclu à la hâte avec cet homme présenté un mois plus tôt à l’initiative du vice-consul d’Arabie saoudite à Genève. Telles sont les accusations présentées le 2 août à la presse par Hawwa-Antje Pastoor, une Suissesse de 59 ans d’origine franco-néerlandaise, convertie à l’islam il y a une dizaine d’années.

Elle affirme avoir subi des pressions psychologiques de la part de Fathy Neamat-Allah, son futur époux. « Il m’a dit que ce mariage était urgent, en raison du discrédit dont il était victime au sein de la communauté musulmane, parce que nous nous côtoyions depuis un mois », a-t-elle déclaré dans le quotidien « Le Temps » du 3 août. Après son union célébrée le 5 juin par l’imam Youssouf Ibram, la nouvelle épouse du directeur de la mosquée affirme s’être retrouvée cloîtrée, coupée de tout contact, victime de violences verbales, et menacée d’être frappée. Après 7 jours, elle quitte le domicile conjugal effrayée, suite à une nouvelle crise de colère de son mari, explique-t-elle.

Victime d’un mythomane, d’un manipulateur

« J’ai été victime d’un mythomane, d’un manipulateur », a-t-elle ajouté. « Ce mariage devait uniquement servir à fournir des papiers à cet homme », titulaire selon elle d’un permis de séjour à durée limitée en Suisse. Pour l’instant, Fathy Neamat-Allah n’a pas souhaité répondre à ces accusations devant la presse avant de les connaître précisément. Il avait été nommé en mars dernier par la Ligue islamique mondiale à la tête de la Fondation culturelle islamique « pour trois ans », selon ses dires.

Samir Amghar, de l’Ecole des Hautes études en sciences sociales à Paris, avait dénoncé dans « Le Temps » du 19 avril dernier la manipulation de la Ligue islamique mondiale, basée à La Mecque, dans le licenciement de la direction de la mosquée de Genève, officiellement pour des motifs économiques. Selon ce chercheur, la Ligue est financée par Ryad. Ce qui explique sans doute que le changement de têtes à Genève ait été exécuté par le consulat général d’Arabie saoudite à Genève.

La Fondation culturelle islamique dirige à Genève, dans le quartier du Petit-Saconnex, un complexe composé de la plus grande mosquée de Suisse romande, d’une école et d’un centre culturel.

Inaugurée en 1978 par le roi d’Arabie saoudite lui-même, en présence des autorités et du chef du Département fédéral des affaires étrangères, Pierre Aubert, elle est régie par le droit suisse. Elle reste très étroitement liée à l’organisation qui l’a créée, la Ligue islamique mondiale, basée à La Mecque et chargée de financer, d’ouvrir, d’entretenir de par le monde des lieux de culte sunnites orthodoxes. (apic/letemps/ag/bb)

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/geneve-importants-remous-autour-du-nouveau-directeur-de-la-mosquee/