Nigeria: Quarante mains amputées depuis l’application de la charia dans l’Etat de Bauchi
Lagos, 26 août 2007 (Apic) Quarante personnes, reconnues coupables de délits divers, ont été amputées d’une main depuis l’introduction de la charia (loi islamique) dans l’Etat de Bauchi (nord du Nigeria) en 2001. Quatre autres personnes condamnées à mort pour des délits non précisés, attendent la mort par lapidation dans les prisons, a rapporté l’Agence de presse africaine (APA), citant des « statistiques (officielles) disponibles ».
Selon la loi islamique pure et dure, les sentences de mort ne peuvent être exécutées que si elles sont confirmées par le gouverneur de l’Etat. Les dignitaires musulmans de l’Etat font pression sur le gouverneur, Alhaji Isa Yuguda, pour l’amener à confirmer ces peines.
En attendant, les dirigeants de l’Etat (de Bauchi) ont décidé de revoir les peines de lapidation et d’amputations prononcées par les différents tribunaux islamiques de l’Etat, de 2001 à 2007. Cette province semi-autonome fait partie de la dizaine d’Etats à majorité musulmane qui ont applique depuis six ans la charia.
Dans une déclaration rapportée par APA, le commissaire chargé de la sensibilisation du public et de l’application de la Charia, Alhaji Mustapha Baba, a estimé qu’il est « impératif » que les peines soient révisées pour assurer une application intégrale de la loi. Dans ce cadre, la commission de la Charia mettra en place, sous peu, un comité pour la révision des peines, surtout celles relatives à l’amputation et à la lapidation.
Mais d’ordres et déjà, la commission soutient que l’exécution des peines de mort dissuadera toute velléité de violation de la loi islamique.
Parmi les personnes qui attendent d’être lapidées figurent Yunusa Rafin- Chiyawa, un homme de 42 ans, condamné en 2002 pour avoir eu, treize fois, des relations extra-conjugales avec l’épouse de son ami.
Un autre condamné à l’amputation de la main, Husseini Maidoya (42 ans), attend lui aussi l’exécution de la peine. Il avait été condamné en 2004 pour avoir amputé son épouse d’une jambe. (apic/ibc/pr)
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