Libye: Des responsables religieux se félicitent du dialogue entre le Vatican et Tripoli
Tripoli, 31 août 2007 (Apic) Des responsables religieux africains réunis à Tripoli se sont félicités du dialogue qui dure depuis plus de 25 ans entre la Libye et le Vatican. Il contribue selon eux au maintien de bonnes relations entre le christianisme et l’islam.
« Quand on voit le degré de tension qui caractérise les rapports entre chrétiens et musulmans dans le monde à cause de ce qui s’est passé le 11 septembre 2001, je pense qu’il s’agit d’une contribution extrêmement utile », a déclaré Ishmael Noko, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale, à l’agence oecuménique ENI. Le pasteur Noko préside l’Action interreligieuse pour la paix en Afrique (AIPA) qui a tenu une réunion à Tripoli du 27 au 30 août. La Libye est un pays essentiellement musulman, mais une petite communauté catholique vit toujours dans cette ancienne colonie italienne.
Bien que peu de gens soient au courant, selon le Cheikh Saleh Habimana, mufti du Rwanda et président des Conseils musulmans pour l’Afrique orientale, centrale et australe, des représentants de l’Eglise catholique et Tripoli ont mené des entretiens au cours des 25 dernières années en vue de jeter des ponts entre les religions. « Nous nous réunissons tous les ans », a déclaré le Cheikh Habimana. « Une année à Tripoli et l’autre au Vatican. Nous examinons la manière dont nous pouvons travailler ensemble dans des domaines d’intérêt commun comme les réfugiés et l’éducation. »
Dialogue lancé dès 1976
Après la révolution de 1969 qui a porté au pouvoir Muammar Kadhafi, les catholiques ont été autorisés à garder deux églises, l’une à Tripoli et l’autre à Benghazi. Cette dernière a été confisquée quelques années plus tard, mais en 1976 un congrès islamo-chrétien s’est tenu à Tripoli, organisé par le Saint Siège. C’est à la suite de cet événement que le dialogue a démarré.
D’après le Cheikh Habimana, les deux parties ont débattu récemment de la question des migrants qui tentent d’atteindre l’Europe depuis l’Afrique en traversant la Méditerranée, souvent sur des embarcations de fortune. « La société islamique cherche à minimiser les risques encourus par ceux qui tentent la traversée de la Mer Méditerranée pour se rendre en Europe. C’est un de nos sujets de discussion » a-t-il dit à ENI, en soulignant que le dialogue s’était concentré sur le développement de l’enseignement en Afrique.
Le pasteur Maloba Wesoga, secrétaire administratif du diocèse catholique de Nairobi, a salué l’existence de ce dialogue qu’il considère comme une » initiative indispensable » à la promotion de l’unité dans la diversité.
La réunion de l’AIPA a été organisée par l’Union des Conseils musulmans d’Afrique orientale, centrale et australe. Elle a rassemblé les représentants de sept religions en Afrique: la religion traditionnelle africaine, le bahaïsme, le bouddhisme, le christianisme, l’hindouisme, l’islam et le judaïsme. (apic/eni/bb)
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