« Notre-Dame du Rugby », un terreau où religion et sport sont mêlés
Larrivière-Saint-Savin, Landes, 11 octobre 2007 (Apic) Dans le Sud-Ouest de la France on allie volontiers l’Evangile et l’éducation par le rugby, à l’instar du célèbre abbé Pistre, autrefois appelé le pape du rugby. Il existe même une chapelle landaise dédiée au ballon ovale, Notre-Dame du Rugby, dans la commune de Larrivière-Saint-Savin.
L’abbé Henri Pistre, né en 1900 et disparu en janvier 1981, avait joué dans sa jeunesse comme troisième ligne au Sporting Club Albigeois et il avait été entraîneur. Il a contribué largement à l’essor de ce sport en France.
Sur le site « Evangile et Liberté », mensuel théologique français,Vincens Hubac, qui a pratiqué le rugby, souligne les aspects qui le rapprochent de la religion. Il rappelle que l’un des promoteurs du rugby en France a été l’abbé Pistre, de Castres.
Et d’ajouter: « Cet aspect religieux que l’on retrouve dans les grandes messes du rugby protège peut-être ce sport de certaines dérives, en fait un monde à part, folklorique et bizarre ».
L’abbé Pistre, lui, rappelait souvent que lorsqu’il a été ordonné prêtre en 1923, il portait sous sa soutane le maillot jaune et noir de son club favori, l’ASC Albi. Il le portait encore lors de son jubilé sacerdotal. Une rue de la préfecture du Tarn porte aujourd’hui son nom. L’abbé à l’accent rocailleux était devenu célèbre aussi par ses commentaires télévisés des matchs du Tournoi des Cinq Nations dans les années soixante. Il incarnait en quelque sorte cette ferveur catholique du Béarn et du Pays basque français, écrit le site Catholique.org, qui rend hommage à l’abbé rugbyman.
A la fin de son service militaire, le curé décida d’abandonner le sport actif. Henri Pistre reprit sa place au grand séminaire d’Albi. En 1923 il fut ordonné prêtre et tous ses copains du Sporting étaient présents.
A Lourdes, la messe avant le match
L’hebdomadaireTémoignage chrétien rappelait pour sa part, en 2006 : « L’ex-international Jean-Pierre Garuet, dit Garruche, disait : ’Si j’ai joué au rugby, c’est grâce à l’abbé Larrouy. Il possédait une télévision et nous suivions dans l’église le Tournoi des Cinq nations après le catéchisme. En cas de bêtise, la sanction tombait : privé de télé, privé de tournoi ! Je peux vous dire que c’était efficace’. A son époque, tous les joueurs de Lourdes allaient à la messe le dimanche avant le match ».
Jean-Pierre Garruet, qui a consacré toute sa carrière au club de rugby FCL lourdais, confiait que les présidents du Stade toulousain et du Stade français sont allés chercher de l’eau de la grotte lors de leur dernière confrontation au sommet. Ils l’ont versée derrière les poteaux avant le match ».
Puis le flambeau a été repris par l’abbé Devert, qui prie encore pour les joueurs, depuis la chapelle Notre-Dame-du-Rugby, à Larrivière-Saint-Savin, dans les Landes. L’abbé Devert, âgé de 84 ans, admet en riant que parmi les visiteurs qui se pressent dans sa petite chapelle, en ces temps de Coupe du monde, il y a bien ceux qui prient, mais aussi nombre de gens loin de l’Eglise, attirés par la curiosité de l’endroit, relève Rugby Magazine .
La chapelle Notre-Dame-du-Rugby a été construite en 1861 sur l’emplacement d’un ancien oratoire romain. La chapelle partiellement détruite doit à l’abbé Devert son nouveau destin. Elle est dédiée aux joueurs de rugby depuis l’année 1963, quand trois joueurs de rugby à XV de Dax décèdent dans un tragique accident de voiture. C’était Jean Othats, Émile Carrère et Raymond Albaladejo (Ndlr. le frère de Pierre Albaladejo, ancien international de rugby commentateur à la radio qui forme au milieu des années 70, un duo de choc avec Roger Couderc à la télévision). VB (apic/cath.org/rugby mag/vb)
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