Rome: Il y a 45 ans s’ouvrait le Concile Vatican II
Rome, 11 octobre 2007 (Apic) Il y a 45 ans, le 11 octobre 1962, Jean XXIII (1958-1963) ouvrait à Rome le 21e Concile oecuménique de l’histoire. Le concile Vatican II a marqué le début du renouvellement de l’Eglise et de son ouverture sur le monde. 45 ans après le début du concile le plus important de l’histoire, Benoît XVI, qui y fut expert, offre sa lecture de cet événement fondateur de l’Eglise contemporaine.
La réunion du Concile Vatican II fut décidée, contre toute attente et à la surprise générale, par Jean XXIII, le 25 janvier 1959, à peine deux mois après son élection. Il ouvrit solennellement les travaux le 11 octobre 1962, mais après son décès en 1963, c’est à son successeur Paul VI (1963-1978) qu’il revint d’en conclure les travaux le 8 décembre 1965, et de mettre en oeuvre les décisions conciliaires.
Pendant trois ans, les quatre sessions du 21e concile de l’Eglise ont rassemblé près de 2500 archevêques et évêques de 141 pays du monde, 7 patriarches, 97 supérieurs de congrégations. Les évêques européens réunis dans la basilique Saint-Pierre, transformée en gigantesque amphithéâtre, représentaient alors 40 % de l’assemblée. Les évêques américains représentaient quant à eux 35 % des participants, les évêques africains 10 %, les évêques du continent asiatique 14 % et de l’Océanie, 3 %.
Surtout, pour la première fois dans l’histoire, une cinquantaine d’auditeurs laïques (hommes et femmes) ainsi qu’une centaine d’observateurs non-catholiques (protestants, orthodoxes, anglicans et vieux-catholiques) et quelque 460 experts participèrent aux travaux conciliaires. Un jeune théologien allemand aux positions réformistes faisait partie de ces experts, le père Joseph Ratzinger, assistant du cardinal archevêque de Cologne Joseph Frings.
De 1962 à 1965, 136 congrégations générales ont été tenues, durant lesquelles 2212 interventions orales et 4361 écrites ont été faites. 10 assises conciliaires ont été publiques. De ces travaux sont nés 16 documents conciliaires (4 Constitutions, 3 Déclarations et 9 Décrets) portant essentiellement sur le dialogue avec le monde moderne, l’inculturation de l’Evangile, l’oecuménisme, le dialogue avec les religions non-chrétiennes, la liberté religieuse, la collégialité épiscopale, le renouvellement de la liturgie et la définition du rôle de l’Eglise. A ce bilan s’ajoutent une célébration avec des ’non-catholiques’ le 4 décembre 1965 et la levée des excommunications de 1054 entre l’Eglise orthodoxe grecque de Constantinople et l’Eglise catholique romaine, le 7 décembre de la même année.
Benoît XVI possède aujourd’hui sa propre clef de lecture de cette assemblée conciliaire. Sans prendre ses distances avec le Concile Vatican II, dont il fut l’un des experts, il y voit la continuité de la tradition ecclésiale plutôt qu’une logique de rupture. Ainsi, en décembre 2005, devant les membres de la curie romaine, Benoît XVI avait évoqué les fruits du Concile Vatican II mais aussi sa réception et ce qu’il restait à faire. Affirmant que « personne ne peut nier que, dans de vastes parties de l’Eglise, la réception du Concile s’est déroulée de manière plutôt difficile », il avait affirmé que la bonne clé du Concile résidait dans « sa juste herméneutique ».
Benoît XVI avait ainsi expliqué que deux interprétation contraires s’étaient longtemps opposées : d’une part « ’l’herméneutique de la discontinuité et de la rupture’ », qui a profité de « la sympathie des médias et d’une partie de la théologie moderne », d’autre part « ’l’herméneutique de la réforme’, du renouvellement dans la continuité ». Pour le pape, la première a « provoqué la confusion » et « risque de finir dans une fracture entre l’Eglise préconciliaire et l’Eglise post-conciliaire », la deuxième « a porté des fruits, silencieusement, mais toujours plus visiblement ». Selon lui, la juste interprétation du Concile dépend du développement, « avec une grande ouverture mentale », du dialogue entre raison et foi.
En juillet 2007, devant des prêtres des Dolomites (Italie), Benoît XVI avait reconnu que « les temps post-conciliaires sont presque toujours très difficiles », brocardant » le progressisme erroné » et « l’anti-conciliarisme ». Mais, saluant « le grand héritage du Concile », il avait jugé « très important que nous puissions voir à présent, les yeux grands ouverts, ce qu’il y a également eu de positif dans l’après-Concile ». Il a alors énuméré « le renouveau de la liturgie, les synodes (.), les structures paroissiales, la collaboration, la nouvelle responsabilité des laïcs, la grande coresponsabilité interculturelle et intercontinentale, une nouvelle expérience de la catholicité de l’Eglise ». (apic/imedia/vb)
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