Côte d’Ivoire: La confrérie des mourides du Sénégal prend pied dans le pays
Abidjan, 4 novembre 2007 (Apic) La confrérie des mourides du Sénégal s’est définitivement installée en Côte-d’Ivoire. Ses adeptes s’y multiplient. La confrérie des mouride appartient aux nombreux courants du soufisme.
Selon le quotidien ivoirien, Nord-Sud, les mourides, qui se sont installés en Côte d’Ivoire, se reconnaissent par leurs tenues peu ordinaires et par leur chevelure de rastafaris, mais disent ne rien à voir avec ces derniers. Ils se disent musulmans, vouant une « totale dévotion à Allah ». Ils portent de grands boubous en laine. Des chapelets aux gros grains sur les hanches. Mais leur plus grande particularité, c’est l’apparence rasta de leurs cheveux. Certains d’entre eux portent un turban.
Tous les premier vendredi des mois lunaires, les mourides de Côte-d’Ivoire se retrouvent pour des prières intenses animées de khassaïdes (poèmes du fondateur de la confrérie, le cheikh Ahmadou Bamba, dédiés au prophète Mahomet . Ils sont dirigés par un khalife, le plus respecté après le guide suprême. basé au Sénégal.
A en croire Issa Bakayoko, un khalife, leurs longues chevelures tirent leur origine des saints qui sont venus après le prophète Mahomet, précurseur du soufisme. « Avant que la prophétie ne lui soit révélée, il se retranchait dans des grottes pour faire son adoration. Les saints qui sont venus après lui, pratiquant le soufisme, n’avaient pas de moyens pour se coiffer. Leurs cheveux poussaient alors jusqu’à prendre la forme de dreadlocks.
« Autrefois, lorsque vous commettiez un péché, vous étiez contraint de vous raser les cheveux pour honorer la religion. Par conséquent, les hommes qui étaient exempts de péchés laissaient pousser leurs cheveux », a encore indiqué le khalife Issa Bakayoko devant le sanctuaire des mourides à Port-Bouët.
Le sanctuaire se trouve dans un hangar, au bord de la mer, en face de la cour du guide suprême local, Soufi Konaté. Pour y accéder, il faut suivre un long couloir en sable. Sur le chemin, on y voit des enfants mourides. Ils vendent aux passants des posters de grands cheiks mourides d’Afrique. A la vue du khalife Issa Bakayoko, ils s’inclinent pour le saluer avec une grande soumission. Un nombre considérable d’adeptes, enfants, adultes et vieillards, sont assis sur des nattes à l’intérieur du temple. Ce sont des disciples des différentes confréries d’Abidjan et de l’intérieur du pays, venus assister au « grand vendredi », a indiqué au visiteur, le khalife Bagayoko.
A l’arrivée d’un kalife ou d’un cheik, les disciples se lèvent pour entonner en choeur le chant d’accueil : « Lahilahilala » (Il n’y a de Dieu qu’Allah). Le Cheik Abdoul Wakil est venu du Mali. Pendant une trentaine de minutes il prodigue à ses disciples des conseils et des bénédictions. Il leur parle de l’islam, leur demande de ne jamais abandonner leur religion. Après ce sermon, les mourides honorent la mémoire de tous leurs coreligionnaires décédés avant ce « grand vendredi » et pour conclure, ils prient pour la paix en Côte-d’Ivoire. (apic/ibc/vb)
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