Israël: Association pour les droits civils, le racisme anti-arabe augmente en Israël
Tel Aviv, 13 décembre 2007 (Apic) Le racisme anti-arabe augmente et atteint de nouvelles proportions en Israël, a dénoncé l’Association pour les droits civils (ACRI). Selon le quotidien israélien Haaretz, le racisme visant les citoyens israéliens arabes s’est considérablement aggravé depuis un an. L’organisation de défense des droits de l’homme note dans son rapport annuel une progression de 26% des incidents anti-arabes.
Selon Sami Michael, président de l’association, le racisme sévit à tel point en Israël qu’il met en danger les libertés civiles dans le pays et mine les institutions.
Le nombre de juifs en Israël exprimant des sentiments de haine envers les Arabes a doublé, d’après ce rapport. Ainsi, selon l’Index de démocratie, publié en juin dernier par l’Institut israélien pour la démocratie, 87% des personnes interrogées considèrent que les relations entre Juifs et Arabes sont « mauvaises » voire « très mauvaises ». 55% des Juifs interrogés estiment que « les Arabes n’atteindront pas le niveau culturel des Juifs », tandis que 51% des Arabes interrogés estiment que les « Juifs sont racistes ».
Pour seulement la moitié d’entre eux, Arabes et Juifs doivent avoir tout à fait les mêmes droits. 55% des Juifs interrogés sont d’avis que l’Etat devrait encourager l’émigration arabe pour diminuer le nombre des Arabes en Israël (ils sont actuellement un cinquième de la population israélienne, soit 1,3 million d’habitants, et formaient la grande majorité de la population locale avant l’arrivée des immigrants juifs en Palestine). 78% des Juifs sont opposés à l’intégration des partis politiques arabes dans le gouvernement israélien. Selon une étude de l’Université de Haïfa, 74% des jeunes juifs en Israël pensent que les Arabes sont « impurs ».
Des droits variables selon l’appartenance nationale
L’ACRI estime que les législations votées par la Knesset contribuent à délégitimer les citoyens arabes d’Israël, pointant notamment la volonté de certains milieux politiques juifs de lier le droit de vote et les allocations de l’Etat à la participation au service militaire. De ce fait, la plupart des Arabes citoyens d’Israël – sauf les druzes, qui sont enrôlés dans l’armée israélienne – seraient privés de ces droits. Notons que ces mesures ne touchent pas les juifs religieux qui ne font pas leur service militaire.
L’association relève également que les terres appartenant au Fonds National Juif – en grande partie des terres arabes confisquées en 1948 – sont difficilement accessibles aux non juifs en Israël. Outre ce genre de discrimination, qui touche notamment l’égalité de l’accès à l’école aux niveaux primaire, secondaire et universitaire, les Arabes d’Israël sont encore soumis à un « profiling » racial, notamment aux aéroports, qui les classe comme une « menace à la sécurité ». Récemment, le ministre israélien des transports Shaul Mofaz a déclaré qu’à l’aéroport international Ben Gurion, à Lod, la sécurité n’aillait plus marquer les bagages appartenant aux non juifs avec des étiquettes de diverses couleurs. Cette mesure était considérée comme dégradante par de nombreux passagers arabes. Les passagers ont désormais la même marque, mais avec des chiffres qui diffèrent cependant de ceux des passagers juifs. (apic/haar/be)
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