Allemagne: Décès de l’ancien archevêque de Fribourg-en-Brisgau à l’âge de 75 ans
Fribourg-en-Brisgau, 4 janvier 2008 (Apic) Mgr Oskar Saier, archevêque émérite de Fribourg-en-Brisgau, dans le Bade-Wurtemberg, est décédé jeudi 3 octobre à l’âge de 75 ans des suites d’un cancer. Il s’était retiré le 1er juillet 2002 pour motif de santé. C’est Mgr Robert Zollitsch qui lui a succédé sur le siège de cet archidiocèse du sud de l’Allemagne, aux frontières de l’Alsace et de la Suisse.
Mgr Saier avait dirigé pendant 24 ans (de 1978 à 2002) le 2e plus grand diocèse d’Allemagne après celui de Cologne, après y avoir officié comme évêque auxiliaire durant 6 ans. Ce fils de paysans, natif de la Forêt Noire, avait subi plusieurs interventions chirurgicales avant sa démission. Fondé en 1827, l’archidiocèse de Fribourg est le deuxième des 27 diocèses d’Allemagne. Il compte près de 2,08 millions de catholiques.
Très sensible à la dimension universelle de l’Eglise, Mgr Saier mit sur pied en 1986 avec le cardinal Juan Landazuri Ricketts, archevêque de Lima, un partenariat avec l’Eglise au Pérou, qui réunit jusqu’à aujourd’hui 150 paroisses et associations. Pour Mgr Saier, qui a visité à plusieurs reprises ce pays latino-américain, cette relation représentait un modèle réussi de solidarité au sein de l’Eglise universelle. Il a d’ailleurs reçu plusieurs distinctions pour son engagement international.
Il fut ainsi nommé entre autres bourgeois d’honneur de Bethléem, en Palestine, et membre honoraire de la Conférence épiscopale péruvienne. Il reçut également la Médaille de l’Ordre El Sol du Pérou. En 1992, il fut nommé Grand-Croix du Mérite, distinction suivie en 2002 de la nomination comme Grand-Croix du Mérite avec étoile de l’Ordre du Mérite de la République fédérale allemande.
Une personnalité engagée
Très engagé dans le renouveau pastoral de son diocèse et dans des questions de société comme le nucléaire dans les années 80, Mgr Oskar Saier s’était également profilé dans la question des divorcés remariés.
Avec Mgr Walter Kasper, à l’époque évêque de Rottenburg-Stuttgart, et Mgr Karl Lehmann, évêque de Mayence, il avait lancé la discussion sur l’accès à la communion pour les divorcés remariés en 1993. Il avait plaidé en faveur d’une possibilité limitée d’accès de ces fidèles à l’eucharistie, ce qui avait suscité des critiques vaticanes et des controverses au sein de l’épiscopat allemand.
En 2002, dans une lettre pastorale commune, les « évêques des trois frontières », Fribourg-en-Brisgau, Strasbourg et Bâle, ont tracé les limites éthiques dans les domaines biomédical et génétique. Signé par Mgr Oskar Saier (Fribourg-en-Brisgau), Mgr Joseph Doré (Strasbourg) et Mgr Kurt Koch (Bâle), ce document concernant les problèmes biomédicaux et génétiques rappelait le principe de l’intangibilité de la vie humaine « depuis la conception jusqu’à la mort naturelle ». Les trois évêques, collaborant dans le cadre de la « Regio Basiliensis », mettaient également le doigt sur une société qui favorise l’avortement, l’euthanasie, l’aide active à la mort ou la participation au suicide de personnes fragilisées par la maladie et l’âge. (apic/kna/com/be)
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