Mexique: Doutes de l’Eglise après l’arrestation de «El Popeye», du cartel d’Arellano Felix

Il aurait trempé dans l’assassinat du cardinal Posadas Ocampo

Mexico, 1er février 2008 (Apic) L’Eglise catholique mexicaine doute que l’homme de main Alfredo Araujo Avila, connu sous le nom de « Popeye, ait trempé dans l’assassinat du cardinal Jesus Posadas Ocampo. L’archidiocèse de Mexico pense que ce n’est pas lui qui a envoyé à Guadalajara les tueurs qui ont abattu le prélat le 24 mai 1993.

Membre du cartel de drogue d’Arellano Felix, basé à Tijuana, « El Popeye » a été arrêté samedi dernier dans cette ville située à la frontière des Etats-Unis. Lieutenant de Benjamin Arellano Félix, le sicaire Alfredo Araujo Avila était en fuite depuis 15 ans. La police l’accuse d’avoir participé à l’assassinat du cardinal Juan Jesus Posadas Ocampo, criblé de balles dans un parking de l’aéroport de Guadalajara.

La police mexicaine avait d’abord parlé de « tragique méprise » après la mort du prélat de 66 ans, qui était notamment vice-président du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM). Le cardinal avait lancé de nombreux appels contre la violence et le trafic de drogue et il était dans le collimateur de milieux puissants.

Alfredo Araujo Avila a travaillé pour le cartel de la drogue d’Arellano Felix pendant plus de deux décennies, selon le général German Redondo, commandant de la Deuxième Région Militaire de l’armée mexicaine à Tijuana. Mais Hugo Valdear Romero, porte-parole de l’archidiocèse de Mexico, a déclaré que l’Eglise catholique émet beaucoup de doutes sur les investigations de la police. Quant à l’actuel archevêque de Guadalajara, le cardinal Juan Sandoval Iniguez, il estime possible que les autorités chargées d’enquêter sur l’assassinat de son prédécesseur ne fassent pression pour qu’Alfredo Araujo Avila « El Popeye » se déclare coupable de ce crime.

Et de relever que chaque fois que l’on arrête un narcotrafiquant au Mexique, on l’accuse d’avoir assassiné le cardinal Posadas Ocampo. « Ils détiennent déjà trois douzaines de ’narcos’ qui seraient coupables dans l’affaire Posadas Ocampo », ironise-t-il. (apic/aci/be)

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