« Beaucoup de paroles, aucune solution »
Rome, 6 juin 2008 (Apic) « Beaucoup de paroles, aucune solution ». C’est le titre d’un article publié par L’Osservatore Romano dans son édition du 6 juin sur les résultats du sommet de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) tenu à Rome du 3 au 5 juin en pleine crise alimentaire mondiale. Le quotidien du Saint-Siège a violement critiqué la déclaration finale obtenue à l’arrachée la veille au soir par les représentants des 183 pays participant au sommet.
En première page, le quotidien du Saint-Siège a ainsi estimé que le sommet de la FAO avait « manqué nombre de ses objectifs », jugeant que « finalement, les divisions et les intérêts particuliers » l’avaient emporté. « Beaucoup de paroles ont été dépensées mais, après trois jours de travail, aucune solution véritable n’a été proposée par le sommet international de la FAO sur la sécurité alimentaire ». L’Osservatore Romano a ainsi rappelé que « 800 millions de personnes à travers le monde attendent encore une réponse à la tragédie de la fin, en silence ».
L’auteur de l’article a aussi regretté que la déclaration finale n’ait « même pas abordé, ou seulement superficiellement, des thèmes clefs comme la réglementation des prix sur le marché agricole international, l’utilisation des bioénergies, la spéculation sur les coût des produits alimentaires, les mesures pour un engagement direct des petits agriculteurs et de la société civile ».
Un sérieux manque de volonté politique
« De nombreux observateurs, a poursuivi le quotidien du Saint-Siège, relèvent qu’il manquait une sérieuse volonté politique de changer les choses, le courage d’assumer des engagements forts ». Ainsi, « nombreux sont ceux qui se sont interrogés sur la véritable utilité de la FAO, ou du moins sur le besoin de la réformer en profondeur ».
Au-delà des « engagements génériques » de la déclaration finale, L’Osservatore Romano a encore estimé que les « jeux sémantiques » de ce texte « laissent aux seuls gouvernements la liberté de décider des mesures à adopter ». Le quotidien du Saint-Siège a en outre regretté qu’aucune allusion n’ait été faite « aux mesures politiques concrètes » pour réglementer la gestion et la diffusion des bioénergies. « La libéralisation du commerce agricole » est « une autre demande restée sans réponse », a aussi indiqué le journal. (apic/imedia/ami/bb)
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