Roumanie: La fondation de syndicats du clergé condamnée par le patriarcat de Bucarest

« Les prêtres doivent se conformer aux procédures de l’Eglise »

Bucarest, 22 juin 2008 (Apic) Le patriarcat orthodoxe de Bucarest a condamné la fondation d’un syndicat parmi les membres de son clergé. Il a déclaré que les prêtres doivent se conformer aux procédures en vigueur dans l’Eglise lorsqu’ils ont des requêtes et des doléances à présenter.

« Quelques prêtres orthodoxes ont certainement du mal à boucler leurs fins de mois, surtout ceux qui ont une famille », a déclaré à l’agence oecuménique ENI Constantin Stoica, porte-parole du patriarcat de Bucarest, « mais des solutions à leurs problèmes existent au sein de notre Eglise. »

En mai, 20 prêtres de Iasi, Neamt et Bacau avaient déposé une demande auprès du tribunal de Iasi afin d’enregistrer leur syndicat sous le nom de ’Refuge de la Mère de Dieu’, dans le nord-est de la Roumanie. En Olténie, 35 autres prêtres avaient déclaré qu’ils envisageaient de faire grève après avoir enregistré un autre syndicat appelé ’le Bon berger’, à Craiova le 22 mai.

Le vice-président du syndicat du ’Bon berger’, Nicolae State, a fait savoir le 28 mai au quotidien roumain Gandul que son syndicat lutterait contre les bas salaires du clergé et réclamerait le droit pour les prêtres de prendre des décisions au niveau paroissial sans l’approbation du diocèse.

Prêtres « tentés par l’esprit de rébellion et de division »

« C’est un gouffre qui sépare la hiérarchie de l’Eglise des prêtres qui oeuvrent dans les paroisses », a souligné Nicolae State. « Nous vivons sous pression et nous avons déjà perdu quelques-uns de nos membres ». Dans une déclaration reprise par l’agence ENI, le patriarcat de Bucarest rejette ce type de démarches.  » Les initiatives visant à créer des syndicats du clergé émanent de prêtres qui sont tentés par l’esprit de rébellion et de division, s’écartant ainsi de la discipline et de la communion de l’Eglise », a déclaré le patriarcat. « Un prêtre n’est pas l’employé laïque d’une compagnie, il a été investi d’une sainte mission par son hiérarque dans le but de sauver et de servir la communauté des fidèles », est-il ajouté dans la déclaration. « Il ne peut faire grève et s’abstenir de baptiser des enfants, marier des époux, entendre des confessions, enterrer les morts et administrer la sainte communion parce qu’il s’estime mal payé ».

En vertu d’une loi de 1999 qui fait actuellement l’objet d’un amendement au Parlement national, l’Etat roumain verse aux membres du clergé une partie de leurs revenus. L’autre partie est représentée par les contributions des paroisses locales.

On espère une augmentation de salaires

Le porte-parole de l’Eglise a précisé au correspondant d’ENI que les responsables de l’Eglise orthodoxe espéraient obtenir une augmentation du salaire des prêtres au cours des négociations qui sont actuellement menées avec l’Etat, notamment pour les prêtres vivant dans les paroisses les plus pauvres, en Transylvanie et au nord de la Moldavie. « Mais il existe aussi des réseaux de solidarité au sein de l’Eglise qui permettent de partager les charges financières », a ajouté Constantin Stoica.

Selon un recensement de 2001, 87% des 23 millions d’habitants que compte la Roumanie font partie de l’Eglise orthodoxe roumaine. (apic/eni/bb)

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