En chute libre, comme chez les baptistes ou les catholiques

France: Les Eglises protestantes de France s’interrogent sur les vocations

Paris, 17 juillet 2008 (Apic Les Eglises protestantes de France s’interrogent sur les vocations. Même si il n’y a pas encore de crise véritable, les principales Eglises protestantes de France s’interrogent en effet sur l’évolution des vocations de pasteurs. Après une embellie au cours des dix dernières années, les étudiants en théologie sont aujourd’hui moins nombreux.

Au sein de l’Eglise réformée de France (ERF), principale dénomination protestante de l’Hexagone, une quinzaine de postes sont actuellement vacants, surtout dans des ministères spécialisés comme l’animation biblique. Chez les luthériens de l’Eglise de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine (ECAAL), une vingtaine de postes ne sont pas pourvus, estime l’Agence ENI.

Selon Christian Baccuet, président de la Commission des ministères de l’ERF, cette situation « nous permet d’offrir de la mobilité à nos pasteurs. » Cependant, la situation est tendue. A l’ERF, les entrées dans le ministère pastoral connaissent une chute en 2008.

« Ces dernières années, on a accueilli annuellement de huit à vingt nouveaux pasteurs », précise Christian Baccuet. L’ERF se situe désormais dans la fourchette basse, huit candidats cette année, c’est-à-dire juste de quoi compenser les départs à la retraite. Pour l’heure, l’Eglise compte 430 pasteurs, dont 360 en poste chez elle et 70 en mission à l’étranger ou dans d’autres Eglises.

Réactiver le vivier

En fait, l’ERF souhaite réactiver son vivier traditionnel de pasteurs, notamment à travers les mouvements de jeunesse comme le scoutisme et les paroisses. Plus de la moitié des nouveaux pasteurs sont actuellement issus de milieux non protestants et beaucoup ont déjà eu auparavant une expérience professionnelle.

Selon certains observateurs, ce phénomène traduit les évolutions des nouveaux comportements religieux, dans une société française fortement marquée par la laïcité, où chacun choisit sa foi plus qu’il n’en hérite.

De leur coté, les Eglises baptistes ont déjà tiré la sonnette d’alarme. « Nous avons un problème de renouvellement », a indiqué à ENI Etienne Lhermenault, secrétaire général de la Fédération des Eglises évangéliques baptistes de France (FEEBF).

En France, 160 pasteurs exercent leur fonction dans les milieux baptistes dont une centaine en paroisse. Prochainement, les baptistes français connaîtront un déficit d’une vingtaine de postes. « Pourtant, notre population pratiquante est relativement jeune », souligne Etienne Lhermenault.

Le « métier » de pasteur baptiste parait de plus en plus difficile à assumer. « Nos pasteurs sont en poste le plus souvent auprès de communautés fragiles », explique Etienne Lhermenault. « La pression sur la famille est souvent difficile ».

S’inspirant d’une expérience menée au Québec, les Eglises baptistes ont d’ores et déjà engagé un programme pour faire émerger de nouveaux leaders dans leurs paroisses.

Même topo chez les catholiques. Dans l’Eglise catholique en France, on compte actuellement environ 120 ordinations de nouveaux prêtres par an. Un peu plus de 700 séminaristes sont en cours de formation mais ils étaient encore plus de 1’000 il y a dix ans. Le nombre de prêtres chute là aussi de façon drastique: ils étaient presque 28’000 en 1996 et seulement un peu plus de 20’000 dix ans plus tard. (apic/eni/pr)

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