Israël: Des sanctuaires bahaïs deviennent des témoins d’un «patrimoine commun»

Reconnus par l’UNESCO

Jérusalem, 11 août 2008 (Apic) L’ajout récent de deux lieux saints bahaïs au nord d’Israël à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, « confirme la croyance bahaïs selon laquelle ces sanctuaires appartiennent à toute l’humanité », a indiqué un porte-parole de cette communauté.

« Nous sommes heureux de cette décision. Elle reconnaît un principe que ces sanctuaires représentent un patrimoine commun à toute l’humanité et non pas limité à un groupe déterminé de personnes », a déclaré Doug Moore, responsable de l’information publique pour le Centre international Bahaïs, à Haïfa, dans le nord d’Israël.

Les deux sanctuaires, l’un situé près de Saint-Jean-d’Acre, sur la cote nord d’Israël, et l’autre situé sur le Mont Carmel, à Haïfa, sont les tombeaux de Baha’u’llah et du Bab, les fondateurs de cette religion.

Au centre du bahaïsme se trouve une doctrine affirmant que l’humanité est constituée d’une seule race et que le moment est venu qu’elle s’unisse en une seule société mondiale.

Mirza Hussein Ali, connu sous le nom de Baha’u’llah (mot arabe signifiant « gloire de Dieu »), a fondé cette religion au XIXe siècle en Iran. Il s’inspirait des enseignements de Mirza Ali Muhammad, connu sous le nom de Bab (« Porte »), qui a été exécuté pour insurrection et hérésie en 1850 en Iran.

Baha’u’llah a été expulsé d’Iran trois ans plus tard, puis fut poursuivi et catalogué comme hérétique par les musulmans. En 1868, il s’est finalement exilé à Saint-Jean-d’Acre, qui faisait alors partie de l’empire ottoman.

Les fidèles bahaïs sont estimés à cinq ou six millions d’individus, présents dans plus de 200 pays. Les fidèles de cette religion croient que leurs prophètes – Baha’u’llah et le Bab – sont les plus récents d’une longue lignée de messagers de Dieu comprenant Abraham, Moïse, Bouddha, Krishna, Zoroastre, Jésus Christ et Mahomet.

Pas de communauté locale

Bien que la plupart des régions du monde aient accepté les bahaïs pour leur message pacifique, ils continuent d’être confrontés à la persécution en Iran. Le gouvernement islamique actuel de ce pays considère les bahaïs comme des hérétiques parce qu’ils rejettent le principe islamique selon lequel Mahomet était le dernier des prophètes.

A Haïfa, la majestueuse coupole dorée du sanctuaire du Bab et ses jardins méticuleusement entretenus sont des symboles bien connu de la ville. En plus des 8’000 pèlerins bahaïs qui viennent sur le site chaque année, des centaines de milliers de non bahaïs le visitent également. Ce lieu est un point de prédilection pour les photos de mariage de jeunes couples de toutes les religions.

Quant au sanctuaire de Baha’u’llah, près de Saint-Jean-d’Acre, connu sous le nom de Bahji, il est le site le plus saint du bahaïsme et le point de convergence pour prier. Il est comparable en importance au Mur des lamentations de Jérusalem pour les juifs, et à la Kaaba, à la Mecque, pour les musulmans.

Il n’y a cependant pas de communauté Bahaïs locale en Israël, a souligné Doug Moore, qui a expliqué que, pour des raisons obscures, Baha’u’llah a enseigné à ses fidèles de ne pas promouvoir cette religion en Terre Sainte. En conséquence, a-t-il expliqué, les Bahaïs sont respectés par les religions établies en Terre Sainte, parce qu’ils ne cherchent pas à y faire progresser leur propre religion. (apic/eni/pr)

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