Islam: Le Ramadan commence entre dimanche et mardi selon les pays
Dakar, 31 août 2008 (Apic) Le Ramadan débute entre dimanche et mardi en Afrique dans un contexte de crise économique et alimentaire. Ce traditionnel mois de jeûne musulman fait partie des cinq piliers de l’Islam, à côté de la foi, la prière, le pèlerinage aux lieux saints et l’aumône.
Neuvième mois lunaire, le ramadan 2008 a lieu en l’an 1429 de l’Hégire. Appelé aussi mois sacré, ramadan est observé chaque année à une date différente. Il se caractérise par l’abstinence de manger, boire, fumer et relations sexuelles de l’aube au coucher du soleil. Deux évènements majeurs marquent le ramadan. Il s’agit d’abord de la célébration, le 18e jour, de la victoire du prophète Mohamet et ses alliés sur un groupe de païens lors de combat à Badr, le 15 mars 624 (an II de l’Hégire). L’affrontement a eu lieu entre la Mecque, ville natale du prophète Mahomet, et la Médine où il s’exila.
L’autre évènement, plus important encore, est la révélation du Coran, dans la nuit du 26 au 27 du ramadan. Cette nuit est faite de lecture du Coran et de prières.
En Afrique, à cause de la récente crise alimentaire consécutive à la flambée internationale des prix des denrées de consommations et à la forte hausse du prix du pétrole, le mois de ramadan sera particulièrement éprouvant pour les musulmans.
Au Burkina-Faso, explique le quotidien local, « Le Pays », il sera « dur, dur » et « saignant » pour les familles du fait de la spéculation sur certains produits tels que le sucre, le riz, l’huile dont les prix atteindront « un degré qui dépasse l’entendement ». Or, ces produits sont essentiels pour préparer les repas de début et de rupture du jeûne.
Le panier de la ménagère est déjà à jeun
La situation est quasi-identique au Sénégal aussi où, selon le « Sud quotidien », « le panier de la ménagère est déjà à jeun » avant même le ramadan. D’habitude, les ménages sénégalais privilégient la veille du mois de ramadan, l’achat de denrées de grande consommation, tels que les dattes, le lait, les pâtes etc. Mais une visite dans des marchés de Dakar, cette semaine, a permis de constater que « la préoccupation majeure des ménagères est d’assurer, du moins pour le moment, le repas ».
Pays sahélien, sec et pauvre, le Sénégal est l’un des pays africains les plus durement affectés par la crise économique internationale. Le gouvernement a fait l’effort de subventionner des produits alimentaires, pour les rendre accessibles aux ménages les plus pauvres. Le prix du kilogramme de lait en poudre a baissé ainsi de 3000 à 2700 francs CFA (7,50 à 6,80 frs), alors que celui des dattes a chuté de 1300 à 1000 francs CFA (3,20 à 2,50 frs). En revanche, le prix du couscous marocain, non subventionné, est passé de 600 à 900 francs CFA (1,50 à 2,20 frs). Les autorités sénégalaises ont rassuré la population qu’il n’y aura pas de pénurie de riz et gaz butane, pendant le ramadan.
Exonérations au Mali en vue du Ramadan
Au Mali, le ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce, a annoncé une exonération de taxe sur l’huile, le lait et le sucre importés pour permettre aux consommateurs de ne pas trop souffrir pendant le mois de jeûne. De ce fait, le prix du litre d’huile a baisser de 14,21%, passant de 950 à 815 francs CFA (2,30 à 2 frs), alors que le prix du kilogramme de lait en poudre baisse de 3,19%, passant de 3200 à 2906 francs CFA (8 à 7,32 frs), a rapporté le quotidien « Mali Demain ».
Ramadan sera aussi « à petits sous » au Cameroun où, selon « Le Quotidien Mutations » de Yaoundé, en prélude à ce mois sacré, l’Association nationale des jeunes musulmans de Cameroun (ANJMC) a organisé la semaine dernière, une foire contre la vie. Son but est de permettre aux familles musulmanes de se ravitailler en produits alimentaires à moindre coûts pour le ramadan. Ce qui permet de lutter contre la spéculation. « Nous avons constaté qu’à la veille et pendant le Ramadan, une flambée des prix est pratiquée sur les produits alimentaires de première nécessité », a déclaré au journal, Ma’azu Daihiru, membre du bureau de l’ANJMC.
Au Maroc, le quotidien « Libération » de Casablanca a indiqué que « de nombreuses mesures ont été prises pour approvisionner le marché » en produits de grande consommation pendant le ramadan. Le gouvernement a mis en place un plan de contrôle des prix et de lutte contre les spéculateurs de tout genre.
En Algérie, face à la vie chère, rapporte le quotidien « La Tribune » d’Alger, l’état a débloqué 3 milliards de dinars (55,6 millions de frs) pour l’achat de 1,5 million de « couffins » au profit des populations déshéritées. Chaque couffin sera composé de 20 kilogrammes de semoule et autant de café, du sucre et de l’huile.
Encadré:
En Asie aussi, la crise frappe
Les pays musulmans d’Asie sont aussi durement frappés par la crise mondiale des produits alimentaires, au moment d’entamer le mois du Ramadan. Au Pakistan, un pays marqué par une grave crise politique et une montée de la violence islamiste, la flambée du prix des denrées de base et les coupures de courant à répétition ont suscité la colère parmi les 160 millions d’habitants. Le gouvernement fédéral a décidé de consacrer 2,4 millions de dollars de subventions pour les biens de première nécessité.
En Afghanistan, le prix des céréales a doublé depuis un an dans certaines régions du pays. En Indonésie, le plus grand pays musulman du monde par sa population, le prix des oeufs, de la viande et de l’huile ont augmenté de 25% en une semaine. Une forte hausse a aussi été remarquée sur certains autres produits, comme la tomate, dont le prix a quadruplé en deux semaines, et la volaille. (apic/ibc/ag/bb)
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