De gros travaux pour conserver un patrimoine spirituel

Cerniat : La chartreuse de la Valsainte assainie

Cerniat, 9 septembre 2008 (Apic) Une cérémonie a marqué mardi 9 septembre la fin des travaux d’assainissement de la chartreuse de la Valsainte en Gruyère.

En présence de la conseillère d’Etat Isabelle Chassot, du directeur de l’Office fédéral de la culture, Jean-Frédéric Jauslin, et des responsables des entreprises qui ont collaboré à la restauration, le président de l’Association pour la conservation de la Valsainte, Jean-Luc Moner-Banet a souligné le gros investissement nécessité par l’état des lieux. Il a dit sa satisfaction de voir l’ouvrage terminé et de pouvoir permettre aux moines de retrouver leur sérénité dans le silence cher aux chartreux.

Des analyses effectuées entre 2002 et 2004 avaient permis de constater le mauvais état du sous-sol du site. Les eaux affluant des prairies en amont de la chartreuse ainsi que le très mauvais état des canalisations vétustes et partiellement obstruées étaient par ailleurs apparues dans la partie sud du lieu. 14 des 36 cellules que compte cet imposant ensemble architectural se trouvaient dans un état qui ne justifiait plus leur réhabilitation, trop onéreuse. Inhabitées depuis longtemps, ces cellules situées à l’extrême sud du complexe avaient été construites au début du 20ème siècle.

La déconstruction des cellules a permis un réaménagement de la partie du site de façon à lui conserver son unité architecturale. L’Association pour la conservation du site de la chartreuse de la Valsainte, fondée en 2003 pour assister la communauté monacale dans le gestion de ce projet et la récolte de fonds nécessaires à sa réalisation, avait confié à un groupe d’architectes dirigé par Pascal Amphoux l’élaboration d’un projet de réaménagement partiel du site. Ces travaux sont aujourd’hui terminés.

Le coût de l’ensemble des travaux avoisine les 8 millions de francs. La Confédération, le canton, la loterie romande et d’autres organismes publics et privés ont participé au financement du projet.

Lors de la cérémonie, Isabelle Chassot a relevé l’importance du site et sa signification pour le patrimoine architectural et spirituel fribourgeois. Jean-Frédéric Jauslin a, quant à lui, mis l’accent sur les richesses du patrimoine suisse, relevant au passage que de nombreux édifices religieux étaient l’objet d’attention de la part de son Office. Dom Paul Fehr, prieur de la Valsainte, a tenu à remercier toutes celles et ceux qui ont contribué à sauver l’édifice.

Une visite des lieux sous la houlette des responsables des travaux a permis de se faire une idée de la situation avant et après l’assainissement du site. Pour conclure la cérémonie en beauté, les personnes présentes étaient cordialement invitées à assister aux vêpres avec la communauté. Fait exceptionnel, puisque même les dames présentes ont pu entrer à l’église. Dès ce soir, la Valsainte sera rendue à la méditation et au silence. APIC

Petite historique de la chartreuse de la Valsainte

La Valsainte (anciennement Vallée de tous les Saints) a été fondée en 1295, par Girard I, seigneur de Corbières. Comme toutes les chartreuses de cette époque, la Valsainte comptait alors 12 cellules groupées autour de l’église.

Après 500 ans d’existence paisible, les moine de la Valsainte doivent faire face à des difficultés politiques et économiques liées à la Réforme. En 1798, le Saint-Siège supprime l’une des deux chartreuses fribourgeoises et les moines de la Valsainte émigrent à la Part-Dieu, près de Bulle.

Passée aux mains de l’Etat de Fribourg, la chartreuse de la Valsainte sert ensuite de refuge à d’autres ordres pendant la Révolution française. Abandonnés en 1825, les bâtiments tombent en ruine.

Lors du Sonderbund, la chartreuse de la Part-Dieu est à son tour supprimée. Le nouveau propriétaire ayant partiellement détruit les bâtiments de Bulle, c’est à la Valsainte que la communauté pourra se reformer en 1861. Partiellement détruite, la chartreuse de la Valsainte renaît de ses ruines pour prendre peut à peu forme et l’ampleur qu’elle a aujourd’hui. Elle accueillera notamment des religieux chartreux français au début du 20ème siècle, lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

La communauté se compose actuellement de 25 moines, pères et frères. Les bâtiments de la Valsainte sont protégés (catégorie A) au sens de la loi du canton de Fribourg sur la protection des biens culturels. APIC

Des photos peuvent être obtenues à l’Agence Apic. (apic/js)

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