Rome: Attaques d’un ministre israélien contre Eugenio Pacelli
Rome, 23 octobre 2008 (Apic) Après les propos du ministre israélien des Affaires sociales, Yitzhak Herzog, dénonçant le projet de béatification du pape Pie XII (1939-1958), le postulateur de sa cause de béatification, le père Paolo Molinari, a affirmé être en possession de nombreux documents sur le rôle positif joué par Eugenio Pacelli pendant la Seconde guerre mondiale.
Interrogé par l’agence de presse italienne ANSA, le 23 octobre 2008, le père Molinari a aussi évoqué de désir de Benoît XVI de se rendre « au plus vite » en Israël.
Le ministre israélien des Affaires sociales, Yitzhak Herzog, a ainsi jugé dans une interview accordée à Haaretz, l’un des trois plus grands quotidiens israéliens, flambeau de la gauche israélienne, que « le projet de béatification du pape Pie XII » était « inacceptable ».
« Durant toute la période de la shoah, le Vatican savait bien ce qui se passait en Europe », a aussi souligné Yitzhak Herzog, affirmant qu’il n’y avait « aucun témoignage d’un geste concret du pape ». « Au lieu d’agir selon le principe biblique du ’Tu ne te tairas pas devant le sang versé’, ce pape a gardé le silence et c’est peut être encore pire ». « Essayer de le canoniser (…) c’est de l’inconscience », a-t-il encore ajouté.
Le « rôle positif » de Pie XII pendant la guerre
Suite à ces propos, le postulateur de la cause de béatification d’Eugenio Pacelli a affirmé « être en possession de nombreux documents sur le rôle positif joué par Pie XII pendant la période de la guerre ». « Qu’il ait la correction d’aller lire ce que le Premier ministre Moshe Sharrett et, après lui, le ministre des Affaires étrangères Golda Meir, devenue ensuite elle aussi Premier ministre, ont affirmé publiquement juste après la guerre », a affirmé le père Molinari à l’adresse du ministre israélien.
Le postulateur a alors cité les paroles de Golda Meir à la mort de Pie XII, en 1958 : « Quand le martyre le plus épouvantable a frappé notre peuple, durant les dix années de terreur du nazisme, la voix du souverain pontife s’est élevée en faveur des victimes ». « Nous pleurons la perte d’un grand serviteur de la paix »
Par ailleurs, le père Molinari a souligné que le fait que Benoît XVI n’ait pas fixé de date pour cette béatification « peut être un indice de sa volonté de surseoir à l’événement pour ne pas heurter certaines fausses sensibilités, dans l’espoir de réaliser au plus vite son désir de se rendre en Israël ».
Ne pas exercer de pressions sur Benoît XVI
Si cette fois-ci le Saint-Siège n’a pas souhaité réagir, le père Federico Lombardi avait rappelé, le 18 octobre dernier, que la cause de béatification faisait actuellement « l’objet d’un approfondissement » de la part de Benoît XVI. Tout en affirmant le désir du pape de se rendre en Terre Sainte, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège avait aussi invité à ne pas « exercer (…) de pressions » sur lui. (apic/imedia/ms/pr)
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