Utilisation de la psychologie dans le discernement des candidats

Rome: Le Vatican s’apprête à publier un document sur la formation des séminaristes

Rome, 24 octobre 2008 (Apic) La Congrégation pour l’éducation catholique publiera, le 30 octobre, un document en préparation depuis de nombreuses années sur l’utilisation de la psychologie dans la formation des séminaristes. Il est intitulé « Orientations pour l’utilisation des compétences psychologiques dans l’admission et dans la formation des candidats au sacerdoce ».

Ce texte sera présenté à la presse par le président et le secrétaire de ce dicastère, le cardinal Zenon Grocholewski et Mgr Jean-Louis Bruguès, ainsi que par un psychologue.

En préparation depuis plusieurs années, ce document devrait donc présenter une réflexion complète sur l’introduction de la psychologie dans les séminaires et sur l’aide que la psychologie peut apporter dans le discernement et le suivi des vocations au sacerdoce. Jean Paul II, puis Benoît XVI ont déjà évoqué la question à plusieurs reprises.

En février 2002, Jean Paul II avait ainsi insisté pour qu’un « recours aux sciences psychologiques soit inséré avec équilibre à l’intérieur de l’itinéraire du candidat au sacerdoce, en l’intégrant dans le cadre de sa formation globale ». Trois ans plus tard, en février 2005, le pape polonais avait souhaité que l’on vérifie l’aptitude des jeunes « à vivre le célibat afin d’atteindre, avant l’ordination, une certitude morale autour de leur maturité affective et sexuelle ».

A son tour, en novembre 2005, Benoît XVI avait particulièrement souligné l’urgence et l’importance de « mieux définir la formation des séminaristes ». En janvier dernier, Benoît XVI avait enfin souligné l’importance des « sciences modernes » pour renforcer et soutenir la « formation humaine et culturelle » des futurs prêtres alors que « certains facteurs sociaux déstabilisants présentés aujourd’hui dans le monde (par exemple la condition de tant de familles séparées, la crise éducative, la violence diffuse) fragilisent les nouvelles générations ».

La question psychologique avait été évoquée, mais pas complètement traitée, dans une Instruction publiée en novembre 2005 par la Congrégation pour l’éducation catholique sur « les critères de discernement vocationnel au sujet des personnes présentant des tendances homosexuelles en vue de l’admission au séminaire et aux ordres sacrés ».

Les défis d’un tel document

Par les défis de la mise en oeuvre d’un tel document, on compte notamment l’équilibre à trouver entre l’accompagnement spirituel et psychologique sans que l’un ne se substitue à l’autre, ou encore la formation des psychologues et leur statut dans les séminaires. Si l’utilisation de la psychologie dans les séminaires semble nécessaire, elle ne doit pourtant pas se substituer au discernement spirituel. Ainsi, les éléments apportés par la psychologie ne devront pas prendre le pas sur le discernement du père spirituel ou du directeur du séminaire.

En 2002, Jean Paul II avait notamment insisté sur le « soin » à apporter « à la formation des psychologues » qui devront avoir « un bon niveau scientifique » uni à « une compréhension profonde de la conception chrétienne sur la vie et la vocation au sacerdoce ».

Depuis quelques années, certains se demandent par ailleurs s’il vaut mieux introduire des psychologues spécialisés dans les séminaires ou plutôt offrir aux formateurs une formation en psychologie. Un autre débat porte sur le fait de savoir si l’ensemble des candidats au sacerdoce doive être soumis à des tests psychologiques ou seulement ceux qui ont besoin d’être aidés dans ce domaine. (apic/imedia/ms/ami/bb)

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