Fribourg: Congrès de l’ICCJ sur le dialogue entre juifs et chrétiens

Des « aiguillages » pour avancer juste

Fribourg, 31 octobre 2008 (Apic) La Faculté de théologie de l’Université de Fribourg a été l’hôte, du 26 au 28 octobre, d’un congrès de haut rang sur le dialogue judéo-chrétien. Le « Conseil International pour Chrétiens et Juifs » (International Council of Christians and Jews, ICCJ) qui regroupe près de 30 organisations, a défini avec des participants issus de plusieurs continents des « aiguillages » en vue d’avancer juste dans le dialogue entre juifs et chrétiens.

Pourquoi l’ICCJ est-il venu à Fribourg? « La Suisse a joué un rôle important dans le développement des relations entre chrétiens et juifs après la shoah et la Seconde guerre mondiale », explique pour l’Apic le professeur Martin Klöckener, titulaire de la chaire de sciences liturgiques. « Les instances de dialogue existaient certes déjà durant les premières décennies du 20e siècle, surtout dans les territoires anglo-saxons, mais après l’expérience dramatique de la dictature nazie qui s’est imposée en Europe et la fin de la guerre, c’est en Suisse qu’une nouvelle déclaration a défini un nouvel élan des relations entre juifs et chrétiens ».

En effet, en 1947, des représentants d’organisations juives et chrétiennes se sont retrouvés à Seelisberg, dans le canton d’Uri. Dans un « Message aux Eglises » en forme de thèses, ils ont exprimé l’urgence d’une nouvelle orientation des relations et indiqué des chemins de dialogue. Ces thèses sont restées jusqu’à aujourd’hui une référence dans le dialogue judéo-chrétien. Une année plus tard, en 1948, l’ICCJ a été créé à l’université de Fribourg en Suisse, pour devenir l’organisation faîtière des conseils nationaux de dialogue. « Le choix de l’Université de Fribourg est dû à la position politique particulière de la Suisse durant la période d’après-guerre et à la dimension internationale de l’université », relève le professeur Klöckener.

De nouvelles thèses pour remplacer celles de Seelisberg

Du 26 au 28 octobre, des représentants de l’ICCJ issus du monde entier se sont unis à des professeurs de la Faculté de théologie de Fribourg et à d’autres intervenants pour définir ensemble de nouvelles voies de dialogue. Le but a été de formuler de nouvelles thèses pour le dialogue judéo-chrétien, qui seront ensuite présentées au grand public en été 2009 à Berlin. Les travaux de Fribourg seront repris par un comité de rédaction issu de l’ICCJ, en vue de l’élaboration d’un document adressé en particulier aux Eglises chrétiennes et communautés juives. Il présentera les différents progrès réalisés dans le dialogue judéo-chrétien et formulera de nouvelles thèses en prenant en considération les changements religieux, sociaux, culturels et politiques qui se sont opérés depuis la formulation de celles de Seelisberg en 1947.

Les discussions du congrès ont été préparées par trois documents. Mgr Richard Sklba, évêque de Milwaukee, chargé du dialogue interreligieux à la Conférence épiscopale des Etats-Unis, a présenté ce qui a été atteint ces six dernières décennies dans le domaine du dialogue judéo-chrétien. Le théologien juif Marc Saperstein, recteur du Collège Leo-Baeck à Londres, a notamment mis en évidence, d’un point de vue surtout historique, la signification et les dangers des expressions métaphoriques dans le dialogue entre les religions. La présidente de l’ICCJ, Deborah Weissman, de Jérusalem, a présenté les tâches communes des chrétiens et des juifs dans la société actuelle, imprégnée de pluralisme. Elle a estimé que les questions de l’environnement et de la mise en place d’un système socio-économique équitable constituaient des défis centraux. (apic/mk/gs/bb)

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