Australie: La religion n’est pas une excuse pour exploiter les femmes musulmanes
Melbourne, 24 novembre 2008 (Apic) La religion n’est pas une excuse pour exploiter les femmes musulmanes, estime le Cheikh Fehmi Naji El-Imam. Le mufti d’Australie lance un appel contre la ségrégation dans les mosquées, où hommes et femmes sont séparés. Bien qu’il n’ait pas une autorité directe sur les autres imams, note le 25 novembre le quotidien de Melbourne « The Age », le mufti d’Australie a cependant une grande influence sur la communauté musulmane du pays.
Mais selon une étude commandée par l’ex-Premier ministre australien John Howard et réalisée par l’ »Islamic Women’s Welfare Council of Victoria », la discrimination entre les sexes est toujours bien présente parmi les musulmans vivant en Australie. Ainsi, certains imams ne considèrent simplement pas les femmes comme égales aux hommes. Ce rapport, rendu public la semaine dernière, a choqué pas mal de monde en Australie. On y découvre ainsi que des imams de l’Etat de Victoria trouvent des excuses aux viols à l’intérieur du mariage, à la violence domestique, à la polygamie, à la fraude aux aides sociales et à l’exploitation des femmes.
Ce document montre également que certains imams ont empêché la police d’enquêter sur des cas de violence domestique, ont appliqué les lois de la charia quand elles bénéficient aux hommes, mais pas quand elles sont en faveur des femmes, et que la polygamie était en augmentation parmi les musulmans de Melbourne.
Des membres de la communauté musulmane estiment que ces faits surviennent en raison du manque de formation religieuse de certains imams, de leur peu d’expérience de la vie, de leurs pauvres connaissances de l’anglais et de la réalité de l’Australie. Le journal « The Age » a applaudi la prise de position du Cheikh Fehmi Naji El-Imam à propos des discriminations, estimant qu’elles sont le fruit de cultures différentes, mais qu’elles n’ont pas de justifications religieuses.
Le journal estime que des changements de mentalité doivent survenir chez les musulmans qui pensent encore qu’il est acceptable de battre, de violer ou d’exploiter d’une autre manière les femmes. Les imams et ceux qui ont une influence sur la communauté musulmane doivent délivrer un message sans ambiguïté à ce propos. Rappelons que le 25 novembre 2005, à l’occasion de la Journée des Nations Unie contre la violence faire aux femmes, des imams avaient accepté de prêcher dans les mosquées de Melbourne contre la violence domestique. Pour « The Age », ce type de sermon doit être fait non seulement une fois, mais de façon répétée. (apic/theage/be)
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