Suisse: pétition pour un fonds de désendettement (210590)
Lausanne, 21mai(APIC) La pétition « Le désendettement: une question de
survie », lancée par les oeuvres suisses d’entraide dans le but de créer un
fonds de désendettement de 700 millions de francs en faveur des pays les
plus pauvres a recueilli à ce jour 185’000 signatures dont 40’000 en Suisse
romande. La campagne se poursuit jusqu’à fin mai. Les signatures seront
soumises à la Commission des pétitions des chambres fédérales en juin prochain. Autre signe encourageant: le Grand Conseil genevois a déjà voté une
somme de 800’000 francs comme contribution au fonds de désendettement.
La Zambie, Madagascar, le Mali, le Ghana ou le Sénégal, les Philippines
et le Costa Rica devraient en principe être les pays choisis pour bénéficier des mesures envisagées grâce à ce fonds si l’initiative aboutit.
« Je suis satisfait de la réaction positive de la population suisse qui,
en approuvant l’initiative, a exprimé sa solidarité avec d’autres peuples
moins favorisés. La campagne a bien marché, mais rien n’est encore gagné.
Il faut surtout attendre la décision des chambres qui discuteront de la
question au début de l’année prochaine ». Ainsi s’exprime M. Hans Ott, président de la Communauté de travail des organisations d’entraide – Action de
Carême, Caritas, EPER, Helvetas, Pain pour le Prochain, Swissaid -, à
l’origine du lancement de la pétition. « Un fait nous donne confiance, relève M. Hans Ott: le Conseiller fédéral Otto Stich, le patron des finances,
avait, lors du lancement de la pétition, exprimé son soutien ». Celui-ci
avait alors déclaré: « Je ne peux que vous soutenir, car je suis entièrement
d’accord avec vous ».
« Le désendettement: une question de survie », lancée dans le cadre du
700e anniversaire de la Confédération par les six oeuvres suisses d’entraide, vise à sensibiliser la population suisse au problème de la dette des
pays pauvres. Un dossier explicatif sur les mécanismes de l’endettement a
été diffusé. Une série de conférences publiques avec la participation, entre autres, de l’économiste américaine Susan George et de la valaisanne Gabrielle Nanchen, a en outre été organisée.
Il y a urgence
« Notre pays a les moyens de présenter une mesure de réforme qualitative
comme solution au problème de l’endettement. Nous demandons à la Confédération de verser par solidarité à l’occasion de son 700e anniversaire la somme de 700 millions de francs à un fonds de désendettement », poursuit M.
Ott. Le fonds rachètera les créances privées suisses et annulera ainsi une
partie de la dette de quelques pays. En contrepartie, ces derniers s’engageront à financer en localesdes projts de développement qui seront gérés
par des organisations non-gouvernementales. Une démarche qualifiée de « constructive et intelligente » par M. Michel Camdessus, directeur du Fonds monétaire international.
Le choix des pays qui bénéficieraient du fonds de désendettement se fonde sur plusieurs raisons. Ces pays ont des dettes vis-à-vis de la Suisse.
Ils disposent des institutions capables d’expérimenter les projets en vue.
Il existe de plus un réseau assez dense d’ONG sur place pouvant assurer le
suivi des projets.
Sur le terrain, les initiateurs procèdent à des études sur les conséquences économiques et les secteurs d’aide prioritaires. Ces études sont
confiées à des gens directement concernés. Il s’agit de projets concrets
tenant compte des particularités et besoins nationaux ou régionaux. Il y a
urgence, relève-t-on, car entre-temps la dette continue à faire des victimes. Selon l’UNICEF, elle tue 500’000 enfants par an. « Le fonds de désendettement ne peut résoudre tout le problème de l’endettement. Mais il permettra de soulager les pays les plus pauvres. (apic/insud/pr)
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