Brésil: Un éminent théologien de la libération tire la sonnette d’alarme pour l’écologie
Brésil, 26 janvier 2009 (Apic) Le théologien de la libération brésilien Leonardo Boff, autrefois une source d’irritation constante pour le Vatican, a aujourd’hui pour mission de convaincre l’humanité de l’absolue nécessité de changer sa relation à l’environnement.
« Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Nous devons changer », a déclaré Leonardo Boff, un ancien prêtre catholique romain de 70 ans, dans un discours programme prononcé le 22 janvier au 3e Forum mondial de théologie et libération, organisé sur le thème « Eau, terre, théologie – pour un autre monde possible » à Belém, au nord-est du Brésil.
« La question est de savoir quel genre de changement nous voulons, afin qu’il ne s’agisse pas seulement de plus de consommation, de production, d’exclusion, d’agression », a lancé Leonardo Boff, l’un des initiateurs du Forum, qui s’est tenu pour la première fois en 2005 et s’est réuni de nouveau deux ans plus tard.
Leonardo Boff s’est fait connaître dans les années 70 en tant que partisan de la théologie de la libération, un mouvement qui associait une critique du status quo à la conviction que le militantisme politique était nécessaire pour changer la société.
En 1985, le Vatican a suspendu Leonardo Boff de ses devoirs religieux pour avoir souligné dans un de ses livres la nécessité d’une « nouvelle Eglise » des pauvres. Il a été réintégré l’année suivante, mais en 1992, il a renoncé à ses activités en tant que prêtre, affirmant qu’il s’était « promu au rang de laïc ».
Leonardo Boff vit aujourd’hui avec la militante des droits de la personne Marcia Maria Monteiro de Miranda, à Jardim Araras, une zone sauvage de la municipalité de Petropolis, dans l’Etat de Rio de Janeiro.
Ces dernières années, l’écologie occupe un rôle central dans les activités et les écrits de Leonardo Boff, comme l’illustre son ouvrage paru en 1997 : « Ecologia: grito da terra, grito dos pobres » (Ecologie : cri de la terre, cri des pauvres), qui s’intéresse aux menaces qui pèsent sur l’Amazonie, région ou` se trouve Belém.
Avec d’autres personnes préoccupées par l’état de la Terre, notamment l’ancien leader soviétique Mikaïl Gorbatchev, Leonardo Boff fut membre de la Commission de la Charte de la terre, qui a présenté en 2000 une déclaration de principe pour une société mondiale « juste, durable et pacifique ».
« Ce modèle qui prévaut depuis 400 ans est entré en crise, une crise fatale. Ce système n’a plus la capacité d’entretenir la vie parce que nous en avons atteint les limites », a déclaré Leonardo Boff dans son discours à Belém. Il est nécessaire, a-t-il ajouté, de retrouver la conscience du sacré, « un sentiment profond de respect et de vénération » envers la terre. (apic/eni/js)
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