Congo: La Conférence des évêques fait le point sur la situation dans le pays
Kinshasa, 17 février 2009 (Apic) La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) se dit satisfaite par les progrès réalisés sur le chemin portant à la paix mais également préoccupée par les zones d’ombre qui perdurent dans le pays.
Au terme d’une session ordinaire tenue à Kinshasa, les membres du comité permanent de la Cenco ont appelé les « fidèles catholiques, les hommes et les femmes de bonne volonté » à être vigilants, au nom de la « paix dans la justice et la vérité ».
Les évêques congolais écrivent que « grâce au concours de plusieurs facteurs, nous observons aujourd’hui quelques signes d’apaisement dans les lieux de conflits : la fin annoncée de la guerre dans les deux provinces de Kivu, la détermination commune à régler les problèmes des groupes armés, la volonté de ces derniers de déposer les armes, le rétablissement de l’autorité de l’Etat congolais dans certaines zones anciennement occupées par le Congrès national pour la défense du peuple (Cndp), la levée des barrières qui permet la circulation des biens et des personnes dans certains lieux jusque là inaccessibles ». Tout ceci atteste, selon la Cenco, que quelque chose est en marche vers la pacification du pays.
Les prélats soulignent toutefois la situation encore difficile dans le nord-est de la République démocratique du Congo, où une série d’incursions attribuées aux rebelles ougandais de l’Armée de résistance du seigneur (Lord’s resistance army, Lra) ont causé des victimes et des milliers d’évacués : « Le peuple, lassé par la guerre et inquiet de la présence de ces armées étrangères, ne souhaite pas une nouvelle prorogation de la durée de leur présence. Les massacres et les misères des populations continuent de créer la désolation ». La crise économique: un malaise diffus
La Cenco a également accordé son attention aux questions économiques et au malaise social diffus : « La crise financière mondiale et ses conséquences sont déjà subies par la population sans que des mesures efficaces ne soient envisagées pour y faire face. La dépréciation du franc congolais et la crise des industries minières fragilisent davantage une économie déjà en panne (…) Le non paiement des fonctionnaires de l’Etat, la misère des familles, les frais scolaires de leurs enfants, les salaires des enseignants, l’inaccessibilité toujours croissante à d’autres services de base ne sont pas de nature à assurer la paix sociale. Plus encore, la corruption a atteint des proportions insupportables même dans des milieux insoupçonnables », affirment les évêques dans leur message, demandant au gouvernement de prendre des mesures énergiques pour défendre au mieux les intérêts du peuple congolais et de promouvoir son bien-être.
Une certaine inquiétude pour la situation humanitaire actuelle dans le pays est enfin exprimée : « Le sort des milliers de déplacés, leur réinsertion socio-économique et la prise en charge des traumatismes subis par la population, la garantie de protection sur leurs terres d’origine constituent des inquiétudes croissantes pour tous les sinistrés », appelant les autorités à des stratégies de prise en charge et à envisager des solutions pour d’autres sinistres notamment les érosions, les inondations qui menacent la vie des populations et leur environnement. (apic/misna/js)
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