Cannes: Présence chrétienne au festival (150590)
Fribourg,15mai(APIC) L’habituelle activité du jury oecuménique qui sera
appelé à primer certains films au festival de Cannes a été rehaussée cette
année par une présence chrétienne explicite. Présence signalée par un stand
au marché du film et par une série de manifestations et célébrations particulières. Dans les films présentés, la thématique religieuse est moins présente que lors des précédents festivals. Un film pourtant aborde ouvertement le fait religieux. Il s’agit du film de Goran Paskaljevic: « Le Temps
des miracles », qui fait allusion à des scènes évangéliques qui se passent
dans un petit village de Yougoslavie où les chefs communistes veulent supprimer tout signe religieux.
Dimanche 13 mai, la messe pour les artistes et professionnels du cinéma
a été célébrée par Mgr François Saint-Macary, évêque de Nice, à Notre-Dame
du Bon Voyage, une église située à moins de 50 mètres du grand escalier du
palais du festival où défilent tous les jours les vedettes. Dans les locaux
de cette paroisse, différents débats ou rencontres sont organisés. Ce mardi
ce fut le thème de la place et de l’importance des revues cinéphiles chrétiennes qui a été discuté, tandis que jeudi des journalistes de « La Vie »,
de « La Croix » et de « Réforme » donneront leur avis sur le présent festival.
Vendredi les membres du jury oecuménique rencontreront les paroissiens de
ce quartier de Cannes et le dernier dimanche du festival sera réservé à une
célébration oecuménique présidée par Mgr Stephanos Charalambidis, évêque de
l’Eglise orthodoxe grecque.
Un film ironiquement subversif
Les années précédentes, des films explicitement religieux, comme les vies
de sainte Thérèse de Lisieux et de saint François avaient été présentés. En
1990 la thématique religieuse est moins présente mis à part le film yougoslave « Le Temps des miracles ».
Dans un petit village yougoslave, les chefs communistes veulent supprimer tous les signes religieux et transforment l’église en école. Toutes les
fresques sont recouvertes de chaux pour cacher les images saintes, mais
celles-ci réapparaissent mystérieusement. Dans la région rôde un vagabond
bizarre aux longs cheveux et aux yeux bleus, chaussés de sandales. L’instituteur du village, Lazare, meurt subitement et c’est le chef du village,
Nicodème, qui lui ferme les yeux. Marie, soeur de Lazare, invite le vagabond dans leur maison où Marthe fait la toilette du mort. L’étrange jeune
homme touche Lazare qui se redresse. Grand émoi dans le village et gros
problèmes pour les chefs communistes: comment nier des miracles dont ils
ont été les témoins? Comment éviter que le peuple ne suive ces nouveaux
prophètes?
L’intérêt de l’excellent travail de Goran Paskaljevic, c’est l’utilisation de thèmes bibliques avec un sens de la pudeur et un grand souci de
vérité des personnages du village. Le cinéaste dénonce avec une fine ironie
la volonté antireligieuse des responsables politiques. Il ajoute avec humour: « Certes, j’arrive un peu tard par rapport à ce qui se passe dans les
pays de l’Est. Ma fiction est devancée par les événements, mais j’ai mis
trois ans pour produire ce film! ». (apic/ys/ba)
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