Thibaut Kaeser, Prix médias 2009 pour jeunes journalistes

Berne: Assemblée générale de l’Association suisse des journalistes catholiques (ASJC)

Jacques Berset, Apic

Berne, 8 mars 2009 (Apic) Quelque 25 personnes ont participé samedi 7 mars à Berne à l’assemblée générale de l’Association suisse des journalistes catholiques (ASJC). A cette occasion, les Prix médias 2009 pour jeunes journalistes, d’un montant de Fr. 1’000.– chacun, ont été remis au Genevois Thibaut Kaeser, journaliste à l’Echo Magazine, et à l’Argovienne Judith Steiner-Bochsler, de Rapperswil-Jona.

Thibaut Kaeser a été honoré pour son enquête intitulée « Des musulmans qui ont choisi le Christ », publiée en octobre dernier par l’hebdomadaire romand « Echo Magazine ». Par ce prix, l’ASJC entend encourager les jeunes professionnels jusqu’à l’âge de 35 ans. L’article primé aborde la délicate question de la conversion de l’islam, un thème qui a été abordé sans prosélytisme, ni voyeurisme. L’enquête montre que ces musulmans devenus chrétiens sont souvent discrets et difficiles à aborder, certains craignant même pour leur sécurité.

« En récompensant un talent prometteur, le prix médias 2009 veut souligner combien un journalisme de qualité, soucieux de valeurs authentiques, reste indispensable dans un monde médiatique où la consommation facile tend à tout envahir », a déclaré le Fribourgeois Maurice Page, collaborateur scientifique à la Commission nationale suisse « Justice et Paix » et depuis un an président de l’ASJC.

La journaliste Judith Steiner, qui travaille pour l’émission TV « Fenster zum Sonntag », s’est vue récompenser pour un reportage télévisé intitulé: « Tschalp ! Drei Jungs gehen an die Grenzen ». Elle accompagne trois jeunes en graves difficultés qui effectuent une difficile marche de dix jours de leur foyer de Wilderswil, dans le canton de Berne, sur 200 kilomètres, en reliant l’Italie par les cols alpins.

Michel Bavarel accueilli comme nouveau membre d’honneur

Comme il est de tradition, l’ASJC a également procédé par acclamation à la réception d’un nouveau membre d’honneur, le journaliste genevois d’origine valaisanne Michel Bavarel, qui s’est notamment fait connaître pour ses nombreux reportages effectués pour le compte de l’agence CIRIC, où il a commencé à travailler en 1971. A l’époque, l’agence fondée en 1961 par le Père Pierre Chevalier et aujourd’hui disparue, avait son siège à Genève.

Le journaliste de 68 ans, avait alors déjà de la bouteille, puisqu’il avait commencé après ses études en sciences politiques, sa carrière journalistique au « Courrier de Genève », avant de la poursuivre notamment à la Radio Suisse romande, puis au CIRIC, où il effectue une bonne cinquantaine de voyages, pour le compte de « Peuples du monde », mais aussi d’autres publications françaises telles la « Vie catholique » et « Le Pèlerin ». Il travaillera également pour les quotidiens « La Liberté », « 24 heures », « Le Matin », « La Croix » ainsi que pour « Radio TV », « L’Illustré », « L’Echo Magazine », sans oublier « Paroisses Vivantes », dont il fut rédacteur en chef de 1989 à 1996. Il se fait connaître également pour son engagement en faveur du tiers monde, notamment avec l’Action de Carême et la COTMEC (Commission tiers-monde de l’Eglise catholique à Genève). Il est toujours actif auprès des réfugiés et requérants d’asile dans le cadre de l’Aumônerie genevoise oecuménique auprès des requérants d’asile (AGORA).

L’AJCS a toujours des finances précaires…

L’association, qui compte toujours une bonne centaine de membres dans toute la Suisse, a pourtant du mal à élargir ses rangs. Les nouvelles arrivées compensent tout juste les départs. L’ASJC va examiner la possibilité de recruter de nouveaux membres dans les congrégations religieuses, là où des personnes s’occupent de communication sans être toutefois des professionnels. Pour la première fois depuis plusieurs années, l’association a bouclé ses comptes sur un bénéfice pour l’année écoulée grâce à un don exceptionnel de Fr. 5’000. — de la Fondation Felsengrund.

A moyen terme, cependant, l’ASJC sera bien obligée de trouver de nouvelles ressources pour faire face à son déficit structurel. Elle sollicite déjà ses membres en leur demandant une cotisation de soutien, mais devrait également chercher un appui financier du côté de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ).

La cotisation 2009 reste fixée à 60 francs, pour ne pas dissuader l’adhésion de jeunes journalistes, a décidé l’assemblée, mais ceux qui le peuvent seront sollicités pour verser davantage. Durant l’année écoulée, l’ASJC a suivi le travail d’analyse mené par Jean-Paul Rüttimann, un spécialiste des médias, sur la question des « flux d’informations de l’Eglise catholique en Suisse », concernant en particulier la Suisse romande et la Suisse italienne. Ce nouveau rapport de Jean-Paul Rüttimann a suivi le « rapport Jacobi » sur le même thème en 2007, et il est accompagné d’un « business plan pour la communication ecclésiale » adopté la semaine dernière par la Conférence des évêques suisses. JB

Encadré

Dominique de Buman, vice-président du PDC-Suisse, exprime ses convictions

Après l’assemblée générale de l’ASJC, les participants ont pu entendre l’exposé du conseiller national fribourgeois Dominique de Buman, vice-président du Parti démocrate-chrétien suisse (PDC), qui a abordé le sujet des valeurs (chrétiennes) dans le débat politique contemporain. « Je n’ai pas peur de dire que je suis croyant, et cela me semble être toujours plus manquant. Avec une certaine ironie, je dirais que la niche est tellement vide que l’on peut l’occuper à l’évidence avec un certaine rentabilité », a-t-il d’emblée lancé. Et de relever qu’en Suisse, il y a de moins en moins de croyants, de moins en moins d’éthique, et de plus en plus de matérialisme.

Dans le débat sur les minarets et la présence musulmane en Suisse, en constatant la déchristianisation quasi complète de l’Occident, il a relevé que ce ne sont pas les autres qui sont dangereux d’être forts, « c’est nous qui sommes dangereux d’être devenus faibles ». Il a mis en garde: derrière ceux qui veulent interdire la construction de minarets, il n’y a pas seulement des chrétiens, il y en a d’autres qui voudront un jour interdire les crucifix dans les écoles et les clochers de nos églises dans nos villages. « Je suis contre cette interdiction, car je veux que l’on me laisse libre comme chrétien, et il ne s’agit pas de comparer notre situation avec celle de l’Arabie saoudite, où l’on ne peut pas construire une église! »

Abordant la crise financière, notamment le cas de l’UBS, Dominique de Buman a estimé nécessaire que l’on ne change pas seulement les règles, mais que l’on change de comportement. « La répartition des richesses dans notre pays est un problème, nous devons redevenir plus modestes, on devra gagner moins, redistribuer », a-t-il reconnu. Et s’il a fallu aider l’UBS avec l’argent de l’Etat, ce n’est pas nécessairement par sympathie, mais parce que près de la moitié des gens qui travaillent dans le secteur bancaire sont employés dans cette banque. Dans le débat à venir sur les « cellules souches », en fonction de ses valeurs, De Buman va voter contre le diagnostic préimplantatoire, mais il admet qu’en politique, divers principes peuvent parfois entrer en collision, et qu’il est alors souvent difficile de les mettre en balance. JB

Photos disponibles chez Maurice Page, président ASJC tél. 079 537 31 48 (apic/be)

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