Une politicienne dit craindre « l’islamisation de la Norvège »
Oslo, 25 mars 2009 (Apic) L’évêque Ole Christian Kvarme, de l’Eglise luthérienne de Norvège, et l’imam Senaid Kobilica, chef du Conseil islamique de Norvège, se sont distancés publiquement des propos de politiciens « qui créent la confrontation, au lieu de la réconciliation et de la compréhension ». Une responsable politique dit craindre « l’islamisation de la Norvège », alors que les habitants musulmans de ce pays scandinave ne sont qu’un peu plus de 80’000.
Les propos des responsables religieux faisaient suite à une visite de l’évêque Kvarme dans deux mosquées d’Oslo le 20 mars, avant les prières du vendredi. Bien qu’ils n’ont fait mention d’aucun nom, l’évêque Kvarme et l’imam Kobilica se sont exprimés quelques jours après que Siv Jensen, présidente du Parti du progrès (droite), eut lancé une mise en garde contre « l’islam radical » et fait part de sa crainte quant à l’éventualité d’une islamisation de la Norvège.
De nombreux observateurs considèrent que les propos tenus par le secrétaire général du Parti travailliste Martin Kolberg – dans lesquels il a affirmé que son parti s’oppose également à « l’islam radical » – sont une manoeuvre du principal parti de la coalition gouvernementale pour empêcher le Parti du progrès d’exploiter ce thème.
Non à « l’islam radical » et au hidjab pour les policières musulmanes
La querelle la plus récente est intervenue après une décision du gouvernement de coalition de rejeter une proposition qui aurait permis aux policières musulmanes de porter le hidjab (foulard) comme élément de leur uniforme.
De récents sondages indiquent que le Parti travailliste et le Parti du progrès sont chacun soutenus par plus de 30 % des citoyens norvégiens. Les deux partis sont en concurrence pour devenir le premier parti politique aux prochaines élections, qui se tiendront à la mi-septembre.
Selon les services de renseignement norvégiens, « l’islam radical » – c’est-à-dire les musulmans prêts à recourir à la force pour parvenir à leurs objectifs – n’est représenté que par un petit nombre d’individus dans le pays. Le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil pour les relations étrangères et oecuméniques de l’Eglise de Norvège, a déclaré au quotidien norvégien « Vart Land » que les chrétiens norvégiens doivent « s’opposer au Parti du progrès et à sa façon de déprécier les musulmans ».
Sur les 4,8 millions d’habitants de la Norvège, 83 % sont luthériens, presque tous membres de l’Eglise de Norvège. Tout en approuvant le fait que les chrétiens doivent soutenir les musulmans qui sont intimidés, Arnfinn Loeyinn, président du Synode de l’Eglise évangélique luthérienne libre de Norvège, qui compte 21’000 membres, a déclaré que les Eglises ne devraient pas s’opposer à un parti politique particulier.
Au 1er janvier 2008, la Norvège comptait 83’600 musulmans, la quasi-totalité d’entre eux étant des immigrés ou des Norvégiens issus de l’immigration. Près des trois quarts des musulmans de Norvège vivent dans la capitale Oslo ou ses districts environnants. (apic/eni/be)
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