Etats-Unis: Une femme prêtre ayant embrassé l’islam se dit déçue d’avoir été défroquée
New York, 6 avril 2009 (Apic) Ann Holmes Redding, une femme prêtre de l’Eglise épiscopalienne (anglicane) des Etats-Unis, qui s’est vue interdire d’exercer ses fonctions ecclésiastiques pour avoir affirmé sa loyauté envers le christianisme et l’islam, est convaincue qu’il est possible d’être fidèle aux deux religions à la fois. Elle a dit être « attristée par la perte de cet honneur qui m’était cher d’exercer la fonction de prêtre ».
Ann Holmes Redding, dans une interview au journal « Seattle Times », s’est dit très déçue après que son diocèse eut annoncé le 1er avril dans un communiqué qu’elle ne pouvait pas rester prêtre. La décision a été prise par l’évêque Geralyn Wolf, du diocèse épiscopal de Rhode Island. Ann Holmes Redding a été ordonnée prêtre en 1984 et vit dans l’Etat de Washington, mais elle a conservé ses liens canoniques dans l’Etat de Rhode Island, à l’autre bout du pays.
Elle a affirmé que le fait d’être musulmane lui a permis d’être une meilleure chrétienne. « Certaines personnes n’ont pas besoin de lunettes, certaines personnes ont besoin de verres simples. Moi, j’ai besoin de double foyers », a-t-elle déclaré au cours d’une interview à la chaîne de télévision américaine CNN.
Le communiqué publié par le diocèse de Rhode Island indiquait que l’évêque Wolf considérait Ann Holmes Redding comme « une femme d’une extrême intégrité et leurs échanges au cours des deux dernières années ont été ouverts, honnêtes et respectueux ».
Cependant, concluait le communiqué, « l’évêque Wolf estime qu’un prêtre de l’Eglise ne peut être à la fois chrétien et musulman. » Par conséquent, l’évêque Wolf a imposé une « peine de déposition », conformément au droit canon de l’Eglise épiscopalienne américaine.
Cette annonce met fin à un processus de près de deux ans. En 2007, Ann Holmes Redding avait été suspendue de ses fonctions après avoir annoncé publiquement qu’elle embrassait les deux traditions religieuses. On lui avait alors accordé du temps pour pouvoir réfléchir à son propre engagement religieux. Le christianisme et l’islam partagent des racines historiques communes et l’islam reconnaît l’importance de Jésus Christ. Toutefois les musulmans n’acceptent pas le principe chrétien fondamental de l’incarnation, selon lequel Jésus est Dieu. (eni/apic/be)
France: Les évangéliques auront une instance représentative d’ici juin 2010
Vers un Conseil national des évangéliques de France (CNEF)
Paris, 6 avril 2009 (Apic) Après presque dix ans de négociations, un Conseil national des évangéliques de France (CNEF) devrait voir le jour d’ici juin 2010. Son objectif est de fédérer les milieux protestants évangéliques de l’Hexagone, jusqu’alors très émiettés, annonce l’agence de presse oecuménique Eni.
Pourtant, selon certains observateurs, elle pourrait aussi bouleverser le paysage protestant français et fragiliser à long terme la Fédération protestante de France (FPF), instance représentative du protestantisme français et interlocuteur privilégié des pouvoirs publics.
Président de la FPF, le pasteur Claude Baty a lancé un appel à l’unité du protestantisme. « Puisque la FPF n’a jamais jusqu’à présent refusé d’accueillir une union d’Eglises, ne serait-il pas donc le moment de reposer la question de l’entrée à terme de la grande majorité des Eglises protestantes dans la FPF? », a déclaré le pasteur Baty lors de l’Assemblée générale de la FPF, les 21 et 22 mars.
A terme, pour les observateurs, il existe de fait un risque de polarisation – voire d’opposition – entre le courant luthéro-réformé, historiquement majoritaire à la FPF, et le courant évangélique. Conçu d’abord comme une plateforme, le projet de CNEF a été mis sur les rails en 2001 par les efforts conjugués de l’Alliance évangélique française (AEF) et de la Fédération des évangéliques de France (FEF). Auparavant concurrentes, les deux organisations ont reconnu qu’elles avaient échoué, l’une et l’autre, à rassembler l’ensemble des évangéliques français.
Il y aurait, selon des estimations concordantes, 1,2 millions de protestants en France parmi lesquels entre 400’000 et 500’000 évangéliques. La future création du CNEF signe une évolution historique au sein du mouvement évangélique en France, traditionnellement divisé entre notamment les mouvances pentecôtistes et non pentecôtistes. « Il y a des Eglises évangéliques qui ne rejoindront jamais la FPF », estime, pour sa part, le baptiste Michel Charles, président de l’Alliance évangélique française (AEF). Il justifie l’émergence du CNEF par le « pragmatisme ».
Une rencontre a eu lieu, le 26 mars, entre des délégations du CNEF et de la FPF, afin de poser les bases d’une possible collaboration. « Le CNEF ne cherche pas à ignorer la FPF », a précisé Stéphane Lauzet, secrétaire général de l’AEF. « Nous avons toujours dit que, dans le contexte actuel, il était indispensable d’avoir une concertation. »
Créée en 1905, la FPF rassemble les deux tiers des protestants français, parmi lesquels les baptistes et les tsiganes évangéliques. « Elle a une implantation et une identité réelles », a déclaré le luthérien Jean-François Collange, président du Conseil des Eglises protestantes d’Alsace et de Lorraine (EPAL), à la correspondante d’ENI. Ce serait son point fort si une compétition s’installait avec le CNEF. (apic/eni/be)
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