Vaud : Le docteur Vionnet fustige la timidité de nombreux médecins sur les questions de foi
Déo Negamiyimana, pour l’Apic
Echallens, 8 mai 2009 (Apic). A deux semaines de la conférence internationale de la guérison à laquelle il est invité à parler de son expérience de scientifique, le Dr Blaise Vionnet s’exprime sur l’apport de la spiritualité à la médecine. Témoignage d’un généraliste vaudois engagé qui invite les médecins suisses à « sortir de leur timidité ».
Dans son cabinet sis Grand Rue d’Echallens dans le Gros de Vaud, le Dr Vionnet ne cache pas sa foi. Il nous reçoit tranquillement et souriant. Spécialiste FMH en médecine générale et en médecine tropicale, il aspire à une médecine globale. «Je suis partisan d’une médecine de la personne tout entière», explique-t-il, posément, en relevant que pour bien soigner un patient, mieux vaut d’abord s’intéresser à la personne dans son corps, dans son psychisme, dans sa vie spirituelle et dans ce qu’elle vie dans ses relations sociales et familiales.
Pour lui, Dieu a créé l’homme en tant qu’être entier. «Nous devons donc considérer tous les aspects de la personne humaine. J’aime mon métier qui me permet d’être proche des gens. Je les suis souvent dans des moments de joies mais aussi des moments difficiles à vivre : ruptures, échecs, deuils. Pour moi, c’est un privilège d’être à côté d’eux chaque fois que possible. C’est ce qui me crée un moment de confiance. Qui permet aux gens de me confier leurs soucis de tous ordres», confie notre interlocuteur, en insistant sur le fait que c’est grâce à cette confiance, qu’il a l’occasion de partager les questions spirituelles avec les gens.
La profonde transformation de l’être humain
«Je crois à la profonde transformation de l’être humain qui croit en Dieu», nous confie-t-il. C’est cela qui lui confère sa « grande compassion » pour les malades. Engagé dans une Eglise évangélique, il trouve les médecins suisses encore timides face aux questions de foi. Mais il relativise vite son observation quand il se rappelle qu’il n’aurait pas pu afficher aussi aisément sa foi de médecin il y a 30 ans. Il aurait été pris pour un déséquilibré sur le plan psychique. «Actuellement, reconnaît-il, il y a tout un mouvement d’ouverture pour tout ce qui est spirituel. La médecine holistique, surtout présente aux Etats-Unis, cherche à faire intervenir la dimension spirituelle, des formes d’énergie et d’autres approches globales.
On le voit aussi à travers certaines rencontres de réflexion qui se déroulent, même en Suisse. Le Dr Vionnet observe que dans certains colloques, on fait recours à l’anamnèse spirituelle. Cela signifie que le médecin cherche à comprendre chez le malade ses croyances et son système de référence sur le plan spirituel. Dans ces 40 dernières années, il y a eu plus de 150 études qui ont été faites sur la place de la prière en médecine.
Meilleurs témoins dans notre activité professionnelle
Vaud : Le docteur Vionnet fustige la timidité de nombreux médecins sur les questions de foi: c’est le souhait de ce médecin évangélique pour qui les médecins chrétiens sont trop seuls dans leurs bureaux. «Il faut des rencontres pour s’encourager mutuellement», note-t-il, en précisant qu’il ne sera d’ailleurs pas le seul médecin à intervenir à la conférence internationale de guérison. «Nous essaierons de faire comprendre aux participants que nous sommes là où nous travaillons parce que c’est Dieu qui nous y place», indique le Dr Vionnet qui refuse d’assumer la tâche de guérison. «Ce n’est jamais moi qui guéris. Je soigne et c’est Dieu qui guérit. Lui qui a donné des processus de réparation et de guérison. Moi je contribue à mettre en marche ces processus», indique-t-il.
Un médecin atypique ? «Non! Je dirais plutôt un de ces médecins qui ont compris la place de la dimension spirituelle dans la prise en charge médicale », corrige-t-il. Une idée qui fait son chemin en Suisse quand on sait qu’une association des médecins chrétiens romands est née il y 2 ans en Suisse romande. Une cinquantaine de médecins en sont membres. «But: s’encourager, mettre en commun les expériences, aborder des sujets d’éthique et de foi pour être de meilleurs témoins dans notre activité professionnelle», souligne le médecin de campagne d’Echallens. (apic/dng/pr)
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