Equateur: Une dette de l’Equateur à l’Italie contestée pour un travail contestable

« Les pauvres de doivent pas payer les erreurs des autres »

Quito, 10 juin 2009 (Apic) L’annulation d’une dette que l’Équateur doit régler à l’Italie a été sollicitée par des organisations de la société civile équatorienne et italienne sur la base d’analyses qui soulignerait des éléments illégitimes et illégaux dans les crédits concédés par Rome.

Les signataires de l’appel adressé à la Farnesina (ministère des Affaires étrangères de Rome) – dont la Campagne pour la Réforme de la Banque mondiale (Crbm), Mani Tese, des ONG italiennes et équatoriennes – ne sont pas convaincus en particulier par le financement de 45 millions d’euros en faveur de Marcel Laniado De Wind, chargé de construire une centrale hydroélectrique dans la zone de la digue de Daule Periga, mais qui n’a pas porté les résultats attendus.

La centrale, construite par plusieurs sociétés italiennes sous la houlette de l’Ansaldo, a coûté 163% de plus que la somme initialement annoncée en raison aussi de la décision en cours de travaux d’augmenter la puissance de la structure. Sur la base de la vérification technique réalisée par la Commission du gouvernement équatorien pour la révision intégrale du crédit public (Caic), il semblerait que les turbines installées soient en réalité de puissance inférieure à celle déclarée dans le contrat.

Selon les ONG, l’Equateur paierait à un prix exorbitant une oeuvre de moindre valeur qui ne produit pas plus d’un tiers de l’énergie prévue et a eu des conséquences négatives à plusieurs niveaux. Les organisations non gouvernementales rappellent que 30 ans après leur construction, les digues de Daule Periga et la centrale hydroélectrique annexe ont eu des impacts sociaux et environnementaux énormes.

« Cette dette est la conséquence d’une opération désastreuse qui a détérioré les conditions de vie des populations établies dans la zone et mis sur le dos des plus pauvres le poids d’une dette non légitime qui ne doit plus être remboursée. Nous demandons au gouvernement italien de reconnaître sa propre part de responsabilité dans cette dette et de procéder à son annulation unilatérale et sans conditions », a déclaré Elena Gerebizza de la Crbm. (apic/misna/pr)

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/equateur-une-dette-de-l-equateur-a-l-italie-contestee-pour-un-travail-contestable/