Le PEV veut intégrer au lieu de combattre les symptômes
Zurich, 1er juillet 2009 (Apic) Les musulmans de Suisse doivent se conformer à la règle constitutionnelle de liberté de religion, estime le Parti évangélique suisse (PEV) dans une prise de position publiée mercredi 1er juillet à Zurich. Le PEV rappelle également son rejet de l’initiative populaire « antiminarets » issue des partis UDC (Union démocratique du centre) et UDF (Union démocratique fédérale).
En lieu et place d’une telle interdiction, le PEV souhaite intégrer les musulmanes et musulmans habitant en Suisse et les soumettre à la liberté de religion « qui est valable pour tous ». Il s’agit, pour le Parti évangélique, d’ »intégrer au lieu de combattre les symptômes ».
Cette initiative n’est pas une solution, poursuit le PEV. « Un certain nombre de musulmans vivent en Suisse, c’est un fait. Ceux-ci sont ici et vont rester ici. Le plus important est que ces femmes et ces hommes s’intègrent et qu’ils respectent notre ordre juridique. L’initiative ne contribue pas à réaliser cela ».
Le PEV ne souhaite certes pas de minarets, mais il est d’avis que l’on ne peut pas interdire un bâtiment à une communauté religieuse et exclure ainsi les musulmans du principe de la liberté de religion. Les minarets doivent ainsi se soumettre aux réglementations sur la construction existantes. Pour le Parti évangélique, les minarets représentent un signe visible de l’islam en Suisse et « ce n’est pas en rasant le haut de l’iceberg que celui-ci disparaît complètement ».
Le Parti évangélique considère que ce sont les agissements qui se passent sous la surface qui contribuent le plus à l’islamisation, tels que les mariages forcés, les messages délivrés dans les mosquées ou dans les centres culturels, l’interdiction de conversion ou encore la charia, le droit islamique. Il estime que le véritable test de l’intégration des musulmanes et des musulmans se fait à l’école.
A ses yeux, l’initiative manque sa cible: « Si l’on ne veut pas de musulmans ou si on estime qu’ils sont incapables de s’intégrer, il faut les expulser et non pas interdire les minarets. Cette initiative ne résout aucun des problèmes qui sont exposés pour la justifier; le pourcentage d’étrangers ne va pas être réduit, la charia n’est pas interdite, la diffusion de l’islam n’est pas freinée et la paix entre les religions n’est pas renforcée ! »
Les restrictions contre les minorités, pense le PEV, vont se retourner un jour ou l’autre contre les chrétiens, en mentionnant à titre d’exemple le débat concernant les enseignants chrétiens, les croix dans l’espace public, etc.
En lieu et place de cette initiative, le PEV préconise d’appliquer le droit: appels à la violence, mariages forcés, excisions, répression des femmes ou même application de la charia ne doivent pas être tolérés en Suisse. Il s’agit d’imposer le respect des valeurs de base en vigueur dans ce pays: « toutes les organisations musulmanes de Suisse doivent pouvoir s’identifier à une déclaration de principe et reconnaître ainsi que la liberté de religion est également valable pour les musulmanes et les musulmans qui souhaitent se convertir à une autre religion. Cette déclaration doit être disponible dans les langues officielles de la Suisse, en arabe ainsi que dans les langues respectives des communautés présentes en Suisse ».
Il s’agit également de convenir d’objectifs d’intégration, notamment par la maîtrise de la langue du pays d’accueil: « ceux qui désirent s’établir ici doivent soit s’inscrire à des cours de langues, dans lesquels les valeurs de base, les droits et obligations en Suisse sont également abordés, ou alors posséder des connaissances adéquates ». De l’avis du PEV, le personnel enseignant a besoin de soutien: « Les soirées de parents ou les entretiens, les cours de natation et les camps sont obligatoires pour tous ».
Le PEV préconise un nouvel article sur la religion dans la Constitution suisse qui garantisse que chacune et chacun est libre de choisir sa religion, de l’exercer sans entrave, de la professer, mais aussi d’en changer. « Cet article devrait également énoncer la culture chrétienne de base de notre pays », poursuit le Parti évangélique suisse, qui demande aux Suisse de « vivre notre foi et notre culture chrétienne occidentale ». Il estime qu’un christianisme vécu de manière convaincante est plus fort que tous les minarets.
Un « non » à l’initiative antiminarets ne signifie en aucune manière pour le PEV un droit à construire des minarets n’importe où, mais permet l’élaboration d’une solution qui prenne en compte les questions centrales: l’intégration par la connaissance des langues, une reconnaissance publique de la liberté de religion et un article religieux constitutionnel formulé de manière positive. Un dossier complet est disponible sous: www.evppev.ch Dossier « Minarets: Intégrer au lieu de combattre les symptômes ! » (apic/com/be)
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