Intervention du patriarche roumain à l’Assemblée de la KEK
Lyon, 16 juillet (Apic) Dans une allocution prononcée le 16 juillet lors de l’Assemblée de la Conférence des Eglises européennes (KEK), le chef de l’Eglise orthodoxe roumaine a mis en garde contre toute tentative de vouloir restaurer « une Europe chrétienne médiévale » en réaction à la progression de la pluralité religieuse.
« Nous devrons nous habituer davantage au pluralisme religieux, au respect d’autrui, sans tomber dans un relativisme doctrinaire ou moral », a déclaré le patriarche Daniel, de l’Eglise orthodoxe roumaine, à l’Assemblée de la KEK, qui se tient à Lyon, en France, du 15 au 21 juillet.
L’Assemblée, organisée tous les six ans, voit cette année la participation de quelque 300 délégués envoyés par les 120 Eglises membres – principalement anglicanes, orthodoxes et protestantes – de l’organisation, auxquels s’ajoutent près de 500 autres participants.
Dans son discours, le patriarche Daniel a affirmé que des changements radicaux étaient intervenus sur la carte religieuse de l’Europe, en raison des migrations des peuples d’une région à une autre.
« Dans ce contexte d’une grande complexité, qui constitue, certes, une permanente nouveauté et un défi pour les Eglises, nous ne pouvons pas être nostalgiques en essayant de restaurer une Europe chrétienne médiévale », a indiqué le leader orthodoxe, membre du Présidium de la KEK.
A ses yeux, les efforts d’intégration européenne échoueront s’ils négligent la dimension spirituelle, a affirmé le patriarche, dont le pays, autrefois dirigé par les communistes, a adhéré à l’Union européenne en 2007. « L’intégration européenne considérée seulement du point de vue économique, juridique, financier ou stratégique et militaire n’est pas suffisante », selon lui. « Le facteur spirituel et notamment celui religieux, car la religion est la dimension la plus profonde de la spiritualité humaine, ne saurait donc être ignoré. »
Pour le patriarche Daniel, l’Europe traverse « une profonde crise spirituelle », marquée par une « tension entre tradition et modernité, une perte des valeurs chrétiennes traditionnelles, une douloureuse instabilité de la famille », ainsi que par des facteurs tels que l’agnosticisme, le sectarisme et le fondamentalisme religieux. (apic/eni/pr)
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