Suède: La décision de l’Eglise luthérienne sur le mariage homosexuel suscite des critiques

Des Eglises d’Afrique pourraient couper les ponts: les anglicans anglais mécontents

Stockholm, 26 octobre 2009 (Apic) La décision prise par l’Eglise (luthérienne) de Suède d’autoriser la célébration à l’église de mariages homosexuels a été critiquée par des Eglises luthériennes d’Afrique et par l’Eglise (anglicane) d’Angleterre.

A Uppsala, lors de la réunion du Synode général de l’Eglise de Suède, une majorité s’est dégagée le 22 octobre en faveur du mariage homosexuel à l’Eglise à partir du 1er novembre, six mois après la modification de la loi suédoise sur le mariage pour inclure les couples homosexuels.

Avant la modification de la loi sur le mariage, les couples homosexuels pouvaient s’inscrire en partenariat enregistré, une possibilité désormais remplacée par le mariage. L’Eglise de Suède va maintenant faire une demande auprès de l’Etat pour pouvoir célébrer des mariages reconnus par la loi selon les nouvelles dispositions juridiques.

Au Kenya, l’évêque Zachariah Kahuthu, à la tête de l’Eglise évangélique luthérienne du pays, a déclaré que l’Assemblée générale de son Eglise envisagerait de « couper tous liens » avec l’Eglise de Suède.

« L’idée même de l’homosexualité va à l’encontre de l’objectif divin de la création », a estimé l’évêque Kahuthu dans un entretien accordé à ENI. « Ce que nous oublions tous, c’est la transformation. Les homosexuels peuvent trouver la transformation divine. C’est le principe que je plaide ». L’évêque a affirmé craindre que dans certaines régions, « l’Eglise mène le monde dans la mauvaise direction. »

Brighton Kilewa, secrétaire général de l’Eglise évangélique luthérienne de Tanzanie, a pour sa part déclaré que son Eglise confirmait sa déclaration de 2004, dans laquelle elle indique que l’homosexualité « n’est nulle part la constitution naturelle d’une personne humaine. »

Dans cette déclaration, l’Eglise a affirmé que « légaliser, autoriser ou accepter les relations entre personnes du même sexe ne font que saper l’institution du mariage et son caractère sacré. Cette institution est le fondement de l’équilibre de la communauté. La saboter revient à saboter l’ordre de Dieu qui établit cette importante institution. »

Christopher Meakin, prêtre responsable des relations œcuméniques pour l’Eglise de Suède, a indiqué dans une lettre adressée aux partenaires œcuméniques de l’Eglise et d’autres organisations œcuméniques qu’une majorité du Synode avait soutenu la recommandation formulée par le comité liturgique et le conseil central de l’Eglise.

A Londres, un porte-parole de l’Eglise anglicane d’Angleterre, qui est liée à l’Eglise de Suède par l’accord de la Communion de Porvoo, a critiqué la décision, affirmant qu’elle était « clairement en désaccord avec la théologie et la pratique de l’Eglise d’Angleterre et de la Communion anglicane dans son ensemble ».

Le porte-parole, Ben Wilson, a déclaré que la position de l’Eglise d’Angleterre sur la question a été formulée dans une lettre envoyée en juin à l’archevêque de Suède par les présidents du Conseil pour l’unité chrétienne et du Groupe consultatif de foi et constitution de l’Eglise.

La lettre mettait en garde l’Eglise de Suède contre les conséquences « immédiates et négatives » que pourraient avoir sur les relations œcuméniques la décision d’étendre le concept de mariage aux homosexuels.

L’Eglise de Suède et l’Eglise d’Angleterre font toutes les deux partie de la Communion de Porvoo, un accord signé entre les Eglises anglicanes de Grande-Bretagne et d’Irlande et les Eglises luthériennes des pays nordiques et baltes. (apic/eni/pr)

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