Berlanty Azzam, une étudiante chrétienne de l’Université catholique de Bethléem, prise dans une rafle de l’armée israélienne
Bethléem, 22 novembre 2009 (Apic) L’armée israélienne a lancé récemment en Cisjordanie une campagne de déportation des Palestiniens disposant d’une carte d’identité émise à Gaza, selon l’organisation israélienne de défense des droits de l’Homme Gisha. La victime la plus médiatisée de cette politique est la jeune étudiante de l’Université catholique de Bethléem, Berlanty Azzam. Les milieux chrétiens du monde entier s’inquiètent de cette politique qui vise à séparer totalement Gaza de la Cisjordanie.
Cette étudiante palestinienne chrétienne de 21 ans, sur le point de terminer ses études à l’Université de Bethléem, a été arrêtée jeudi 29 octobre au point de contrôle de l’armée israélienne nommé « Container », situé en territoire palestinien entre Bethléem et Abu Dis. Menottée, les yeux bandés, elle a été renvoyée dans la bande de Gaza par l’armée israélienne.
Dans une lettre adressée à Avigdor Liberman, ministre des Affaires étrangères d’Israël, Mgr Brendan O’Brien, président du Comité des droits humains de la Conférence des évêques catholiques du Canada demande que le gouvernement israélien permette le retour à Bethléem de Berlanty Azzam afin qu’elle puisse achever son bachelor à l’Université de Bethléem qui est parrainée par le Vatican.
Originaire de la bande de Gaza, Berlanty Azzam vit à Bethléem depuis 2005 et n’avait plus que deux mois à accomplir pour achever son bachelor à Bethléem. Elle a été arrêtée à un poste de contrôle israélien en territoire palestinien sous le prétexte qu’elle ne disposait pas d’un permis de l’Etat d’Israël l’autorisant à résider en Cisjordanie. Azzam Berlanty disposait d’un permis israélien pour entrer en Cisjordanie en 2005 mais n’avait pas de permis de résidence parce qu’un tel permis n’existait pas à l’époque. En dépit des assurances données à son avocat selon lesquelles elle ne serait pas expulsée, elle a été menottée, elle a eu les yeux bandés et elle a été expulsée de force de la bande de Gaza, sans même avoir pu rencontrer son avocat.
La Conférence des évêques du Canada, ainsi que d’autres groupes chrétiens sur d’autres continents, ont été alertés sur le cas de Berlanty Azzam, « car il s’agit d’une violation évidente de son droit d’accès à l’éducation, de son droit à la liberté de mouvement et de son droit au libre choix de résidence dans son propre territoire ». « Qui plus est, poursuit Mgr Brendan O’Brien, archevêque de Kingston, cette étudiante n’est pas accusée de constituer une menace à la sécurité et elle n’a commis aucun crime, et elle doit pouvoir finir ses études. Le Frère Jack Curran, professeur américain à l’Université de Bethléem, a qualifié cette nouvelle expulsion de « honte » et de « déshonneur », frappant une jeune étudiante sur le point d’achever ses études. « Elle étudiait chez nous depuis 2005 et c’était une bonne élève; personne n’a rien à gagner dans cette situation. »
Selon l’ONG israélienne Gisha, Israël empêche également les réunifications de familles en Cisjordanie pour ceux qui ont des parents à Gaza, dans le but de les forcer à s’installer dans la Bande de Gaza. (apic/cecc/be)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse