Discriminations jusqu’en dans le veuvage entre hommes et femmes
Dakar, 30 novembre 2009 (Apic) Des centaines de femmes catholiques du Sénégal, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, et de la Mauritanie ont plaidé dimanche à Kolda (sud du Sénégal), en faveur d’une réduction du temps nécessaire pour le veuvage. Celui-ci est fixé actuellement à douze mois. Même dans le veuvage, les discriminations sont présentes entre hommes et femmes. Des traditions sont à revoir, plaident-elles,
« Nous lançons un appel aux évêques pour leur demander d’aider les femmes catholiques à réduire la durée du veuvage, qui est de douze mois après la perte d’un mari », a déclaré Antoinette Nzalé, membre de l’Association des femmes catholiques de Kolda.
Citée par l’Agence de presse sénégalaise (APS), elle a rappelé que la durée du veuvage a été fixée par la tradition. « Les femmes souffrent pendant la période du veuvage. Elles sont laissées à elles-mêmes avec leurs enfants, ne bougeant pas, et parfois, sont obligées de passer la nuit presque à terre, sur des nattes », a poursuivi Antoinette Nzalé.
Or, a-t-elle dit, « les temps ont changé, les risques de voir une veuve employée perdre son travail sont énormes, les entreprises ne pouvant accepter de se voir priver d’un élément pendant une si longue période ».
« Au-delà des difficultés et des conditions précaires de vie que la femme veuve rencontre pendant cette période de veuvage dans la maison où elle se sent seul, elle peut être exclue de la société qui l’emploie », a encore déploré Antoinette Zalé.
Selon elle, « la situation est moins difficile pour l’homme veuf », puisqu’il ne fait le veuvage que pendant quatre mois au cours desquels il ne doit pas se marier, mais reste mobile tout de même et « peut régler certains problèmes ».
Interpellés sur cette doléance des femmes catholiques, à l’issue de leur conférence, les évêques ont déclaré que la question du veuvage reste d’actualité. Elle a déjà été soulevée par des femmes d’autres diocèses, qui ont estimé, elles aussi, que tel que le veuvage est observé, c’est une « tradition et une coutume », mais « non une recommandation de l’Eglise ». Sur cette base, ils ont invité les femmes catholiques à continuer de sensibiliser « certaines gardiennes » de la tradition, afin d’alléger les contraintes et aller vers une solution «concertée» au problème.
Du veuvage au mariage… L’archevêque de Dakar, le cardinal Théodore Adrien Sarr, a évoqué des problèmes liés aux mariages des jeunes. A ce sujet, il a invité les parents à revoir le montant des dotes, pour permettre à certains jeunes qui le désirent, de trouver plus facilement une épouse. (apic/ibc/pr)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/discriminations-jusqu-en-dans-le-veuvage-entre-hommes-et-femmes/