Terribles discriminations à l’encontre des albinos, qui se disent en danger
Bujumbura, 31 décembre 2009 (Apic) Las de subir des discriminations, des dangers encourus et des droits niés, les albinos du Burundi se sont adressés au gouvernement de Bujumbura, demandant une majeure protection et considération. «Nous voulons être protégés et reconnus tout comme les autres personnes», a dit le président de l’Association des albinos du Burundi, Kassim Kazungu, cité par Misna sur la base de dépêches locales
Les personnes affectées d’albinisme souffrent d’une absence congénitale de pigmentation de la peau, des poils, des cheveux, des yeux, due à l’absence de mélanine: une maladie génétique qui en Afrique a un taux d’incidence quatre fois supérieur à celui européen.
Les albinos demandent au gouvernement des soins spécifiques pour résoudre leurs problèmes dermatologiques et oculaires aggravés par l’exposition au soleil; une loi qui oblige les parents d’albinos à les inscrire à l’école et la nomination d’un propre représentant au Parlement de Bujumbura, comme c’est déjà le cas dans la Tanzanie voisine, où le gouvernement a engagé une campagne de promotion et de défense des albinos.
Ces dernières années, au moins 40 albinos, tous des jeunes, ont été agressés puis tués dans les districts septentrionaux de la Tanzanie à cause d’un marché macabre alimenté par la superstition et l’avidité. Du sang, des parties du corps des albinos sont utilisés par des sorciers locaux pour des rites magiques et des potions pour favoriser la chance. Un commerce qui s’élève à plusieurs milliers de dollars.
Au Burundi aussi, dans les districts frontaliers de la Tanzanie, au moins 11 cas d’homicides et de disparitions d’albinos ont été recensés, plongeant dans la terreur la communauté locale.
Selon la police, les restes des victimes auraient été emmenés de l’autre côté de la frontière pour être vendus. Par ailleurs, des cas de profanation de tombes d’albinos se seraient vérifiés selon la presse locale, désormais fermées avec du ciment pour empêcher le vol d’organes.
La première démarche pour protéger les albinos burundais, a dit Kazungu, est de procéder au recensement des personnes affectées par la pathologie, souvent répudiées par leurs parents ou cachées dans les maisons.
La gravité du phénomène et des violations des droits des albinos, jusqu’au péril de leur vie, a été prouvée ces derniers jours par la reconnaissance du statut de réfugié accordé par l’Espagne à un jeune albinos malien de 22 ans, arrivé sur les côtes espagnoles pour fuir les discriminations et les menaces de mort. (apic/misna/pr)
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