Berne: Le nouveau Conseil Central Islamique Suisse (CCIS) se présente à la presse

Un islam fondamentaliste, qui ne tient pas compte du contexte culturel

Berne, 15 janvier 2010 (Apic) Le nouveau Conseil Central Islamique Suisse (CCIS), qui s’est présenté à la presse à l’Hôtel Bellevue à Berne vendredi 15 janvier, affirme compter déjà quelque 500 membres depuis sa fondation en octobre dernier. Il s’était fait connaître pour la première fois du public le 12 décembre dernier comme organisateur principal de la manifestation qui avait réuni 700 personnes, sur la Place fédérale à Berne, en réaction à l’acceptation de l’initiative populaire anti-minarets. Le but était de combattre la « fausse perception » de l’islam après le vote du peuple suisse.

Selon son président, Nicolas Blancho, de Bienne – un converti à l’islam qui étudie les sciences de l’islam et le droit – le Conseil compte 26 membres actifs et 500 passifs. Les femmes ne sont cependant pas acceptées comme membres actives dans ce mouvement qui se réclame d’une obédience « sunnite normative ». Le président du CCIS s’est montré partisan d’un islam fondamentaliste, qui ne tient pas compte du contexte culturel, mais « seulement du Coran et de la Sunna ».

Les femmes ne sont pas acceptées comme membres actives

Pour le militant islamiste, qui se basse sur le Coran et la Sunna, la grande majorité des pratiquants à la mosquée ne se sont pas sentis représentés par les organisations islamiques et associations faîtières dans les discours publics à l’occasion du vote contre les minarets. Les représentants des associations musulmanes, à ses yeux, ont souvent penché vers des « positions culturelles relativistes, qui ne sont pas partagées par la base ».

Le CCIS veut aborder les passants des grandes villes à des stands pour tenter d’influencer la perception qu’a le public de l’islam, en espérant peser positivement dans les discussions concernant les prochaines « interdictions pour les musulmans », comme le port de la burqa par exemple. Si nécessaire, l’organisation prévoit de nouvelles manifestations. Outre son site internet et la distribution dans la rue de matériel d’information, le Conseil devrait également disposer d’une « islam-infoline » par téléphone.

Pour une reconnaissance de droit public de l’islam

Nicolas Blancho souhaite que son organisation soit à l’avenir le représentant reconnu officiellement de l’islam traditionnel sunnite en Suisse. Au programme encore: instaurer un Conseil suisse des fatwas, établir des écoles islamiques reconnues et s’étendre partout en Suisse. Il veut également que l’islam bénéficie d’une reconnaissance de droit public de la part des cantons. Certes, il y a diverses organisations faîtières musulmanes en Suisse, mais aucune qui ne prône un « activisme » au plan national, déplore le mentor de la nouvelle organisation, qui ne semble pas aimer les « musulmans sur le papier ».

Le Conseil islamique de Suisse ne se considère pas comme une association faîtière supplémentaire, en plus des deux organisations faîtières islamiques déjà existantes, à savoir la Coordination des organisations islamiques de Suisse (KOIS) et la Fédération des organisations islamiques de Suisse (FOIS). Il se définit cependant comme « représentant de l’islam sunnite en Suisse ». (apic/gs/be)

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