Le pape se recueille quelques instants devant une plaque rappelant cette rafle
Rome, 17 janvier 2010 (Apic) Avant d’entrer dans la synagogue de Rome, dans l’après-midi du 17 janvier 2010, Benoît s’est arrêté aux portes de l’ancien ghetto de la capitale pour rendre hommage aux juifs de Rome déportés à partir de 1943 vers les camps d’extermination d’Auschwitz.
Non loin du Portique d’Octavie, le pape s’est ainsi recueilli quelques instants devant une plaque rappelant la rafle de plus d’un millier de membres de la plus ancienne communauté juive d’Europe, présente à Rome de façon ininterrompue depuis plus de 2000 ans.
Depuis le Vatican, Benoît XVI a parcouru un peu moins de 3 kilomètres en voiture pour arriver, 10 minutes plus tard, devant le Portique d’Octavie. Elevé au IIe siècle avant J.-C. près du théâtre de Marcellus, il devint à partir du 16e siècle l’une des portes du Ghetto créé en 1555 par Paul IV (1555-1559).
Il a été accueilli par Riccardo Pacifici, président de la communauté juive de Rome, qui compte quelque 16 000 personnes, et par Renzo Gattegna, président des communautés juives de la péninsule.
Le pape a ensuite déposé un bouquet de roses rouges devant la plaque qui rappelle que, le 16 octobre 1943, plusieurs centaines de soldats allemands capturèrent dans ce quartier plus d’un millier de juifs, parmi lesquels 200 enfants, pour les déporter vers le camp d’extermination d’Auschwitz (Pologne). Seuls 17 déportés de cette première rafle ont survécu. Benoît XVI a attentivement suivi les explications d’un représentant juif à ce sujet.
Sur cette plaque, datant de 1964, il est écrit : «Ici débuta, le 16 octobre 1943, l’impitoyable chasse aux juifs et 2091 citoyens de Rome furent envoyés vers une mort atroce dans les camps d’extermination nazis où il furent rejoints par 6000 autres italiens victime de l’infâme haine raciale».
Une partie de la communauté juive reproche aujourd’hui encore au pape de l’époque, Pie XII (1939-1958), son silence devant les rafles successives, non loin du Vatican. Benoît XVI, quant à lui, a ravivé la polémique en décidant, le 19 décembre dernier, de faire avancer le procès en béatification de son prédécesseur, dont il a reconnu ›les vertus héroïques’.
Au terme de cette cérémonie, Benoît XVI s’est ensuite dirigé, à pied, en direction de la synagogue, située en face du petit immeuble d’habitation d’architecture ancienne où a été scellée la plaque commémorative.
Sur le chemin, il a échangé quelques mots avec l’ancien Grand rabbin de Rome, Elio Toaff, qui avait accueilli Jean Paul II en ces mêmes lieux. Ce moment a été très applaudi dans et en dehors de la synagogue.
Puis, le pape s’est arrêté devant la plaque qui commémore l’attaque lancée par un groupe de Palestiniens sur des fidèles sortant du lieu de culte juif le 9 octobre 1982. Cette attaque à la mitraillette blessa 40 fidèles et causa la mort d’un petit garçon de 2 ans. Après avoir déposé un bouquet de roses blanches, Benoît XVI a échangé quelques mots avec la famille du petit garçon et les autres personnes frappées par cet attentat. (apic/imedia/ami/cp/pr)
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