L’Agence catholique de développement d’outre mer exprime sa préoccupation
Kinshasa, 31 janvier 2010 (Apic) L’Agence catholique de développement d’Outremer d’Angleterre et du Pays de Galles (CAFOD) a interpellé le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et l’agence nationale chargée de l’exploitation de l’or dans le pays. Elle demande une gestion sociale et environnementale responsable d’une nouvelle mine d’or dans le district troublé de l’Ituri.
La zone de l’Ituri est confrontée aux problèmes de la pauvreté et de chômage, et a besoin de se développer, a déclaré le responsable local de la CAFOD, Alain Yvon Kabeya Ntumba. La CAFOD est l’agence de développement de l’Eglise catholique en Angleterre et au Pays de Galles, et fait partie de Caritas Internationalis. Caritas Angleterre et Pays de Galles a acquis une solide réputation en matière de sensibilisation aux problèmes de justice sociale. L’organisation est aussi connue pour son soutien au programme « Make Poverty History » et pour ses projets visant à éliminer les mines antipersonnel et à réduire la dette des pays en voie de développement.
Dans un rapport adressé au gouvernement, à l’Office des mines d’or de Kilo-Moto (OKIMO), la composante aurifère de l’Etat congolais, et à la société AngloGold Ashanti (AGA), qui va exploiter la mine d’or, la CAFOD, souhaite que ce projet bénéficie à l’économie locale, régionale et nationale. « Ces facteurs seront déterminants: soit le projet constituera effectivement une opportunité en or pour la population de Mongbwalu, localité où est située la mine), soit il ne fera que nourrir de faux espoirs ».
La CAFOD craint que la population locale ne soit pas prise en compte dans le projet. L’abbé Alfred Buju, responsable de la commission « Justice et Paix » du diocèse de Bunia, et co-coordinateur du cadre de concertation du réseau local de la société civile, qui a pris part à la rédaction de ce rapport, a exprimé les préoccupations de la population de Mongbwalu.
Le rapport a été élaboré conjointement par la CAFOD, la Bench Marks Foundation, l’Observateur sud-africain de la responsabilité civile d’entreprise, et le Cadre de concertation, une organisation congolaise de la société civile. Intitulé « Opportunité en or ou faux espoirs? », ce rapport pose un certain nombre de question sur les bénéfices que les populations de l’Ituri, qui abrite l’un des gisements aurifères les plus riches d’Afrique, pourront tirer de l’exploitation de la nouvelle mine d’or de Mongbwalu.
Il met également en lumière, des questions relatives au conflit, au consentement des communautés, à leur réinstallation – qu’en est-il des milliers d’orpailleurs artisanaux œuvrant actuellement sur le site ? – et à la responsabilité de l’AngloGold Ashanti, numéro trois de l’exploitation aurifère au monde. Il recommande à la compagnie, d’apporter à toutes ces questions des réponses pour s’assurer que son projet ait « un impact positif net » sur la région et ses communautés. « L’ouverture d’une nouvelle mine peut avoir des impacts à la fois positif et négatifs sur les communautés vivant dans un site minier ou à proximité », soulignent les auteurs du rapport, estimant que cela peut entraîner la création de nouveaux emplois, des investissements et des infrastructures. Ils avertissent cependant que l’exploitation minière dans une localité peut aussi entraîner « des divisions sociales et endommager gravement l’environnement ». (apic/ibc/be)
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