Guinée: Tension toujours persistante entre musulmans et chrétiens à N’Zérékoré

Le bilan s’alourdit après une nouvelle flambée de violences

Conakry, 8 février 2010 (Apic) Un homme de confession chrétienne a été tué et au moins neuf personnes ont été blessées lors de nouvelles violences entre musulmans et chrétiens, dans la nuit de samedi à dimanche, à N’Zérékoré, à l’extrême est de la Guinée.
Les troubles qui ont éclaté vendredi 5 février dernier, avaient déjà fait un mort, 29 blessés et deux disparus.

Le bilan des violences s’établirait maintenant à deux morts, tous de religion chrétienne, deux disparus et 38 blessés dans les deux camps, selon ces témoins. Ces chiffres n’ont pas été officiellement confirmés.

Selon l’Agence France presse, des émissaires du gouvernement guinéen se sont rendus samedi dans une dizaine de mosquées de N’Zérékoré pour appeler les fidèles au calme après ces deux jours de violences entre chrétiens et musulmans.

D’après un responsable de mosquée de N’Zérékoré, des musulmans ont incendié des buvettes et gargotes appartenant à des chrétiens dans la soirée de samedi, estimant que ces lieux, de prostitution, étaient en outre des buvettes d’alcool. N’Zérékoré est la seconde ville de Guinée la plus peuplée. Elle est à majorité musulmane.

Pour apaiser la tension qui dure depuis le 29 janvier, les sages des deux communautés religieuses musulmane et chrétienne ont entamé des négociations chez le doyen de la ville, en présence du ministre secrétaire général des Affaires religieuses, Koutoubou Moustapha Sanoh.

De leurs côtés, des membres du gouvernement ont tenu une réunion « de crise », au gouvernorat, avec les représentants des autorités locales, civiles et militaires, sous la conduite de l’ancien gouverneur de N’Zérékoré et actuel ministre de l’Agriculture, le colonel Boureima Condé.

Les premiers affrontements entre musulmans et chrétiens ont débuté samedi quand des musulmans se sont rassemblés pour aller ouvrir une mosquée qui était fermée par les autorités locales, à cause de la tension entre les deux communautés, depuis plus d’une semaine. Cette tension est née d’une première altercation, le 29 janvier, entre commerçants chrétienne et des musulmans. La femme avait insisté pour passer dans une rue barrée par de jeunes musulmans pour la prière du vendredi, près d’une mosquée trop petite pour accueillir tous les fidèles.

Une semaine plus tard, vendredi 5 février, des chrétiens ont voulu venger cette femme « en essayant de perturber la prière, avec des motos qui passaient et repassaient sans cesse autour de la mosquée ». La mosquée avait alors été fermée par les autorités. (apic/ibc/ag/pr)

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