Ne pas craindre l’obéissance
Rome, 18 février 2010 (Apic) Comme chaque année au début du temps de Carême, Benoît XVI a reçu en audience les prêtres du diocèse de Rome, dans la matinée du 18 février 2010, au Vatican. Dans la Salle des bénédictions, le pape a improvisé une longue Lectio divina sur le sacerdoce, invitant les prêtres à être des «médiateurs» et à ne pas craindre «l’obéissance» – terme impopulaire à notre époque – à Dieu.
Face à une centaine de prêtres, Benoît XVI a enfin indiqué que le sacerdoce ne se limitait pas «à l’acte cultuel de la messe» mais impliquait aussi la «compassion» envers le monde.
Dans son discours élaboré à partir de l’épître aux Hébreux de saint Paul, Benoît XVI a d’abord indiqué que «la mission du prêtre» consistait à «combiner et relier deux réalités apparemment si séparées : le monde de Dieu et notre monde humain», à «être un médiateur et un pont». Pour cela, a-t-il précisé, le prêtre «a besoin d’une autorisation, d’une institution divine».
Assis derrière une grande table en bois précieux, le pape s’est aussi concentré sur un autre aspect essentiel, à ses yeux, du sacerdoce, à savoir «l’obéissance, (…) un mot qui ne plaît pas à notre époque». En effet, a-t-il constaté, «l’obéissance apparaît comme une aliénation, un comportement servile», où l’homme «n’est plus libre mais déterminé par un autre», alors que la société actuelle considère «l’autodétermination et l’émancipation» comme la «véritable existence humaine».
Pour Benoît XVI, au contraire, «l’obéissance» et «la liberté» vont de pair, dans la mesure où «la volonté de Dieu n’est pas tyrannique, hors de notre être, mais elle est volonté créatrice», où le prêtre trouve son identité.
En cette Année sacerdotale, enfin, le pape a tenu à souligner que «le sacerdoce ne se limite pas à l’acte cultuel de la messe où tout est dicté», mais aussi à la «compassion envers la souffrance de ce monde si éloigné de Dieu». Et d’appeler les prêtres à «comprendre et apprendre à accepter plus profondément les souffrances de la vie pastorale» pour une meilleure médiation.
Benoît XVI était entré en fin de matinée dans la Salle des bénédictions située au premier étage de la basilique Saint-Pierre, accompagné du cardinal vicaire de Rome Agostino Vallini. Le pape, visiblement détendu, avait pris le temps de saluer un par un les prêtres et fidèles placés en ›prima fila’ et échanger quelques mots avec eux.
Les années précédentes, lors de cette traditionnelle rencontre, Benoît XVI avait coutume de répondre aux questions posées par certains des prêtres. (apic/imedia/cp/js)
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