Sombre méditation pour le Chemin de croix du pape
Rome, 31 mars 2010 (Apic) Invité par Benoît XVI à rédiger les méditations du Chemin de croix qu’il présidera au Colisée dans la soirée du Vendredi saint 2 avril 2010, le cardinal Camillo Ruini a centré sa réflexion sur le péché qui défigure le «visage du Christ».
Dans le texte de ces méditations, publié dans L’Osservatore Romano daté du 31 mars, l’ancien vicaire du diocèse de Rome pointe du doigt en particulier la «méchanceté» et les «souffrances» humaines.
Evoquant encore la croix portée par le Christ, le cardinal Ruini vient à parler de «la croix qui, dans la vie de chaque jour et sous diverses formes – la maladie, un grave accident, la perte d’un être cher ou d’un emploi – s’abat sur nous, souvent à l’improviste». En voyant le Christ sur la croix, explique plus loin le cardinal Ruini, les hommes doivent se «défaire de la prétention d’apparaître meilleurs (qu’ils ne le sont) pour chercher au contraire à être sincères et transparents».
Dans ce sombre tableau, le cardinal Ruini propose également une note d’espérance. Il évoque aussi brièvement Jean Paul II, mort 5 ans plus tôt exactement, en le citant au détour d’une méditation sur le mal. Paraphrasant le pape polonais, le cardinal Ruini explique ainsi que «la limite imposée au mal, dont l’homme est à la fois l’auteur et la victime, est en définitive la Divine Miséricorde».
En 2009, Benoît XVI avait confié la rédaction des méditations de la Via Crucis à l’archevêque de Guwahati (Inde), Mgr Thomas Menamparampil, et un an plus tôt au cardinal chinois Joseph Zen Ze-kiun, alors évêque de Hong-Kong. En 2007, c’est le bibliste italien Mgr Gianfranco Ravasi (nommé depuis président du Conseil pontifical de la culture) qui avait rédigé ces méditations, et Mgr Angelo Comastri (aujourd’hui cardinal), vicaire de la Cité du Vatican, en 2006, pour le premier Chemin de croix au Colisée du pontificat de Benoît XVI. Un an plus tôt, en 2005, c’est le cardinal Ratzinger qui avait été désigné pour écrire les méditations du Chemin de croix auquel Jean Paul II n’avait pas pu participer en raison de sa maladie. Le futur pape avait alors comparé l’Eglise à une «barque prête à couler, prenant l’eau de toutes parts».
C’est en 1964 que Paul VI a repris la tradition du Chemin de croix au Colisée, dont les origines remontent à l’année sainte 1750. Jean-Paul II a perpétué cette tradition après son élection, en 1979. Pour les années saintes 1984 et 2000, c’est le pape lui-même qui avait rédigé les commentaires des stations du Chemin de croix. Depuis 1985, Jean-Paul II avait souhaité que la rédaction de ces méditations soit confiée à des personnalités. Un principe repris par Benoît XVI. (apic/imedia/ami/pr)
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