Michel Bühler solidaire des habitants de la dernière ville à majorité chrétienne de Terre Sainte

Fribourg: L’Association « Aider Beit-Sahour, Palestine » a fêté son 20ème anniversaire au Nouveau Monde

Fribourg, 11 avril 2011 (Apic) L’Association « Aider Beit-Sahour, Palestine », fondée à Fribourg en 1990, a fêté samedi 10 avril son 20ème anniversaire au Nouveau Monde, à l’Ancienne Gare de Fribourg. Plus d’une centaine de personnes ont vibré à la poésie engagée du Vaudois Michel Bühler, venu chanter en faveur des enfants de Beit-Sahour, près de Bethléem. Selon la tradition, c’est à Beit Sahour, le « Champs des bergers », qu’un ange annonce la naissance du Christ aux bergers de Palestine. Avec ses 17’000 habitants, Beit Sahour est la dernière ville à majorité chrétienne de Cisjordanie.

Aujourd’hui, l’image est moins idyllique: l’occupant israélien a entouré l’agglomération d’un haut mur garni de miradors et de mitrailleuses qu’on ne peut franchir qu’aux points de passage gardés par les soldats… à la condition que l’on dispose d’un laissez-passer pas facile à obtenir. Dans la cadre de la politique de colonisation israélienne des territoires palestiniens, Beit Sahour, comme les autres localités de Cisjordanie, s’est vu confisquer des parcelles de sa terre au profit de la municipalité de Jérusalem et de la colonie juive voisine de Har Homa.

Une ville assiégée

Les premières sources de revenus de la ville sont le tourisme, l’artisanat (confection de crèches en bois d’olivier et d’objets en nacre), le travail salarié en Israël et l’industrie textile. Comme dans tous les Territoires palestiniens occupés, la vie y est dure, le chômage important, les déplacements fortement limités par les postes de contrôle israéliens et le haut mur de séparation qui passe sur les propriétés des habitants.

Malgré les conditions déprimantes de l’occupation, le niveau de scolarisation reste élevé et l’on y compte de nombreux groupements et associations œuvrant auprès des jeunes, des aînés, des handicapés, pour la protection de l’environnement ou le rapprochement entre les peuples, notent le président et fondateur de l’Association « Aider Beit-Sahour, Palestine », Naji Awad, et son épouse Jamileh, qui ont lancé cette action de solidarité il y a 20 ans déjà.

Apporter un peu de solidarité et d’humanité à une population enfermée derrière un haut « mur de séparation »

C’est en effet pour apporter un peu de solidarité et d’humanité à cette population enfermée derrière ce haut « mur de séparation » qu’est née à Fribourg en 1990 cette Association à l’initiative de ces deux Fribourgeois d’adoption, originaires de Beit Sahour. Michel Bühler s’est rendu à Gaza en janvier dernier avec une délégation d’une cinquantaine de parlementaires européens pour y documenter les dégâts de l’offensive israélienne de l’année dernière et demander la levée du blocus (*). Déjà présent à Fribourg lors de la fondation de l’Association (**), le chanteur de Ste-Croix a donné un spectacle aux accents à la fois poétiques et militants, seul sur scène avec sa guitare.

Les organisateurs de la soirée ont voulu à cette occasion réunir donateurs et amis pour célébrer ensemble ces deux décennies de fidélité dans une atmosphère festive et par la même occasion contribuer à alimenter le fond destiné au projet des scouts de Beit-Sahour qui va être implanté sur un terrain offert par l’Eglise grecque-orthodoxe. C’est en 1989, quand les habitants de Beit-Sahour furent durement châtiés par Israël pour avoir refusé de payer des impôts qui servent, en partie, à financer l’occupation des Territoires palestiniens, Naji et Jamileh Awad rencontrèrent Mgr Lutfi Laham, à l’époque archevêque melkite grec-catholique de Jérusalem, et le patriarche latin de Jérusalem (jusqu’en 2008), Mgr Michel Sabbah, tous deux en visite en Suisse. Ces rencontres furent décisives pour lancer la campagne de solidarité avec les habitants de Beit Sahour, notamment en soutenant la Clinique du Couvent Grec Catholique. Fondée en 1989, elle compte plus de 100 employés et est reconnue par l’Autorité palestinienne. Elle prodigue des soins à la population de toute la région jusqu’à Hébron, sans distinction de race, religion ou origine, à des tarifs de trois à dix fois inférieurs à ceux des autres structures de soins, voire même gratuitement pour les patients démunis.

L’Association finance également des parrainages d’écolage pour les enfants dont les parents n’ont pas ou plus les moyens. Les contacts sont pris directement avec les directeurs des écoles catholique-melkite, luthérienne et orthodoxe, qui signalent les familles dans le besoin. Par ailleurs, l’Association informe ses membres de la situation en Palestine et, dans la mesure du possible, et cherche à sensibiliser l’opinion publique à la difficile situation des habitants qui vivent sous occupation. JB

(*) Cf. « Lausanne est une prison », où il décrit la vie de la population enfermée dans le territoire de Gaza encerclé de tous côtés par l’armée israélienne. Cf. www.michelbuhler.com/Resist.doc

(**) Cf. www.aider-beit-sahour.ch (apic/be)

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