Berne: Familles et sectes: comment réagir ? (120790)
Berne, 12juillet(APIC) Lorsqu’une fille ou un garçon entre dans une secte, ses parents sont souvent désemparés. Ni la force, ni la ruse ne parviennent à libérer les dévots de l’emprise du « maître spirituel ». Comment
peuvent se comporter dans cette situation le père et la mère des jeunes
disciples? Le professeur Georg Schmid, privat-docent en science des religions à l’Université de Zurich, donne quatre conseils dans le dernier numéro de l’hebdomadaire alémanique « Reformiertes Forum ».
« Acceptez la conversion (de votre enfant) comme une manifestation de séparation ». Tel est le premier conseil du professeur Schmid. Pour lui, celui
qui se convertit d’une manière radicale démontre qu’il est devenu une nouvelle personne. Il s’est ainsi distancé de sa vie et de ses relations antérieures. Cette attitude s’adresse avant tout à ses parents. C’est pourquoi
M. Schmid préconise: « Montrez à votre enfant que vous ne cherchez pas à le
réintégrer dans le giron familial ». Même si la conversion apparaît comme un
malheur, il faut affirmer le principe: « Tu es autonome; tu es responsable
de ta propre vie ».
« Ne vous laissez considérer ni comme des objets de mission, ni comme des
créatures sataniques ». En effet, les sectes ne connaissent que deux sortes
de gens: les sauvés et les perdus. Les premiers sont ceux qui appartiennent
à la secte, les seconds ceux qui refusent d’y entrer. Même les parents des
membres d’une secte sont placés sous ce jugement. Et le professeur Schmid
de mettre en garde contre deux types d’erreur: « Si vous sympathisez avec
la secte, par amour pour votre enfant, vous renforcerez son lien avec la
communauté. Si par contre vous vous laissez enfermer dans le rôle de l’incrédule, ou si vous combattez la secte, vous conforterez votre enfant dans
son refus de sa vie antérieure. Ayez confiance en la faculté critique cachée en tout être humain ». La secte est apparemment au-dessus de toute critique. En elle règnent des conditions paradisiaques. Les critiques à son
encontre ne peuvent donc provenir que des incrédules. Ce point de vue, déclare M. Schmid, ne résiste pas au temps. « Avec le temps, la capacité critique de tout jeune réapparaît ».
Développez une meilleure spiritualité, une spiritualité plus humaine ».
Il est plus facile d’éviter le fanatisme sectaire à celui qui « parvient
lui-même à une foi qui relie la profondeur et la portée de la vérité chrétienne avec le monde particulier et la vie particulière ». Dans la durée, la
foi plus humaine l’emportera sur le fanatisme, affirme le professeur
Schmid. (apic/spp/gar)
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