La commune et la paroisse fêtent l’anniversaire
Delémont, 16 mai 2010 (Apic) Le 16 mai 2010, il y a exactement 30 ans, le Monastère du Carmel «Notre Dame de l’Unité», s’installait à Develier. C’est en effet le 19 mai 1980 que la communauté des carmélites, qui compte une vingtaine de religieuses de plusieurs nationalités, s’établissait dans le canton du Jura. A cette occasion, la commune et la paroisse ont organisé samedi en fin d’après-midi une petite fête avec le concours de la Fanfare L’Avenir. Le temps de prière à l’église du Carmel a été suivi d’un moment de convivialité.
L’origine de ce carmel en terres jurassiennes se retrouve dans l’accent de Sœur Marie-Christilla qui retrace l’histoire de la communauté. Elle était partie du quartier de la Belle de Mai à Marseille pendant les bombardements de 1944, pour rejoindre Montélimar où les sœurs demeurèrent durant deux décennies dans leur nouveau monastère dédié à la Très Sainte Trinité et à Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Apôtre de l’Amour Miséricordieux. Mais elles durent quitter ce monastère devenu beau et fonctionnel au fil des années, suite aux exigences surfaites de la «bienfaitrice» qui en son temps avait remis la propriété à l’évêché de Valence.
A l’époque, la France compte encore 130 carmels. Ainsi, les carmélites de Marseille/Montélimar, acculées à un nouvel exode, regardent vers un pays à densité carmélitaine moins forte, vers un pays de langue française, vers un pays enfin où l’œcuménisme se vit au quotidien: la Suisse.
Se doutent-elles qu’au moment où elles acceptent la proposition des Marianistes de leur prêter le château de Middes, dans le canton de Fribourg, autrefois maison de formation de la Congrégation, la Constitution suisse comporte encore des «articles d’exception» interdisant l’établissement des Jésuites et de nouveaux couvents ? Toujours est-il que c’est seulement après l’abrogation de ces articles en 1973 que les sœurs recherchent activement un lieu où elles pourraient définitivement s’implanter.
Parmi toutes les possibilités envisageables, le choix de la communauté se porte finalement sur le nouveau canton du Jura, région de laquelle la Révolution française avait éradiqué toute présence monastique. Ce sont donc des Françaises qui viennent réimplanter la vie contemplative dans ces contrées.
C’est sur les hauteurs du village de Develier qu’elles érigent un monastère flambant neuf, fait de béton, de briques et de bois, où elles entrent le 19 mai 1980. Depuis son arrivée en Suisse, la communauté porte le nom de «Carmel de l’Unité». Les aléas politiques que traverse le canton du Jura en ses premières années d’existence déconseillent le maintien de ce nom, relèvent les religieuses. Mais au début du nouveau millénaire, les tensions politiques s’étant apaisées, les sœurs changent le nom de «Notre Dame de la Solitude» en «Notre Dame de l’Unité». Et c’est sous ce vocable qu’elles désirent marcher avec tous sur le pèlerinage de la foi.
C’est une célébration œcuménique des vêpres, telles que les vivent les carmélites tout au long des jours, des mois et des années, qui a marqué l’anniversaire de l’arrivée des sœurs à Develier, en présence des représentants des autorités communales, paroissiales, des Eglises sœurs et de la Fanfare L’Avenir du lieu.
Les carmélites ont adressé leurs remerciements aux autorités d’il y a trente ans et à tous ceux qui ont œuvré d’une manière ou d’une autre à leur venue dans la nouvelle construction située «Sur Crêt». «Habitantes un peu particulières», elles vivent aujourd’hui dans une «proximité affectueuse» avec Develier, la région et le canton. Quatre carmélites en trente ans ont été admises à la nationalité suisse.
Les carmélites placent le Christ et sa Parole au centre de leur vie, leur mission est d’annoncer les merveilles de Dieu dont l’amour est destiné à chaque personne. Ce fut la première fois que les fidèles à la fin de la célébration ont pu communiquer en direct avec les sœurs: ce sont elles qui servaient l’apéritif derrière les tables placées sous l’auvent. Et elles ont fait chanter le soleil même sous la pluie, comme à Marseille.
Comme gagne-pain, afin de pourvoir aux besoins matériels de leur vie quotidienne, les carmélites de Develier fournissent des services de blanchisserie, surtout aux hôtels, aux restaurants et aux paroisses de la région. Elles produisent par ailleurs un petit artisanat religieux (fabrication d’hosties, de vêtements liturgiques) ainsi que leur fameuse «Eau de Mélisse». Le charisme du Carmel thérésien se vit en petites communautés d’une vingtaine de sœurs. (apic/sic/be)
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