Sion: Les Marianistes de Suisse préparent le 250e anniversaire de la naissance de leur fondateur

Le Bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade

Sion, 17 mai 2010 (Apic) A la veille de la Pentecôte, la Famille Marianiste de Suisse rappelle l’importance de cette fête dans le calendrier liturgique catholique. Elle met l’accent sur le rôle de Marie dans la quête d’un renouveau de l’Eglise. En même temps, elle prépare le jubilé des 250 ans de la naissance de son fondateur, le Bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade en 2011.

Après Pâques, fête de la Résurrection de Jésus, et l’Ascension commémorant son retour à Dieu le Père, la fête de la Pentecôte est la célébration des sept dons de l’Esprit Saint: intelligence, conseil, sagesse, connaissance, piété, force, crainte.

A l’occasion de la Pentecôte, les Marianistes de Suisse rappellent le rôle de Marie dans cette fête et son importance pour un renouveau de l’Eglise.

Le Père José Maria Arnaiz a publié à ce sujet un petit livre révélateur de ce désir de renaissance: « Revivre la Pentecôte avec Marie. Pour un renouveau de l’Eglise ». L’auteur a successivement travaillé dans l’administration générale de la Société de Marie à Rome et dans les services du Vatican pour la vie religieuse. Il est actuellement en ministère au Chili.

Un texte lumineux

En sept chapitres, l’auteur met l’accent sur la signification de l’Eglise et du rôle essentiel de Marie dans l’économie du salut. Alliant réflexions théologiques, fonctionnement de l’Eglise et prières, il sait mettre en lumière à la fois les difficultés de l’Eglise et l’espérance qu’il place en elle.

Invitation à un temps de réflexion à Sion

Contacté par l’Apic, Jean-Paul Federneder, de la Famille Marianiste, a déclaré que la Famille Marianiste s’apprêtait à fêter en 2011 le 250e anniversaire de la naissance du fondateur de la Congrégation, le Père Guillaume-Joseph Chaminade. Il ajoute que, pour préparer aux vacances d’été, la communauté invite la population le 30 mai 2010 à 10h00 à Sion pour un temps de réflexion et de prière. A cette occasion, elle a invité le Père Adalbert Muller, marianiste de France. Son chemin religieux et son expérience de frère-maître, enseignant, aumônier, provincial et vice-provincial sont autant d’atouts pour l’exposé qu’il fera, peut-on lire dans le communiqué. Le thème en sera « cheminer avec Marie durant les vacances d’été ».

« Le Père Chaminade exerça les vertus de manière héroïque «, déclara le Père David Fleming, S.M., supérieur de la Société de Marie. «Il fut un héros de la foi et du courage. Il aura fallu 150 années après sa mort pour obtenir cette reconnaissance publique, mais il était homme d’humilité et de grâce, grâce dont la source n’était autre que sa vocation d’être le missionnaire de Marie. »

Fils d’un marchand de tissus, cadet de 15 enfants, Chaminade est né en 1761 à Périgueux, et fut ordonné prêtre en 1785. Une douzaine d’années plus tard, au plus fort de la Révolution française, il refusa de prêter le serment de fidélité à la constitution civile, imposé alors au clergé. En cachette, à l’ombre de la guillotine, il continuait son ministère pendant ce " règne de la Terreur " et finit par s’exiler en Espagne pour une durée de trois ans.

« Chaminade ne quitta pas Bordeaux au cours de la période de terreur. Si les autorités avaient réussi à le débusquer, il aurait été déporté ou guillotiné », voilà ce qu’écrivait le Père Vincent Vasey, S.M., ancien professeur de droit à l’Université de Dayton, en 1984, à l’occasion du 134me anniversaire de la mort de Chaminade. Et de poursuivre : « En ses vieux jours Chaminade nota que par moments rien qu’une planche le maintenait à l’abri de la guillotine. Chaque fois qu’il passait Place de la Nation, il pouvait voir l’emplacement où le sang versé par des prêtres et d’autres dégouttait du couperet de la guillotine. Et lorsqu’il passait près de la forteresse de Ha, il était bien conscient que des prêtres s’y trouvaient emprisonnés. « 

Comment Chaminade parvint-il à survivre ? « Sa servante Marie Dubourg le cacha sous un cuveau de lessive alors que la police le cherchait. Avec audace elle se servit du cuveau pour servir des boissons aux gendarmes », comme l’écrit Vasey. « D’autres fois, Chaminade se retirait dans des cachettes souterraines, une fois par exemple dans une cave servant de réserve de fruits. Une fois, il n’eut pas le temps de se cacher et dut alors chercher refuge dans un bosquet de pins. Il lui arrivait de parcourir les rues habillé en rétameur pour porter les sacrements aux fidèles. »

Ayant reçu l’ordre de quitter la France en 1797, Chaminade transforma le temps d’exil en période de renouveau spirituel. Alors qu’il priait au sanctuaire marial de Notre-Dame du Pilier à Saragosse en Espagne, Chaminade eut comme la « vision » d’une congrégation religieuse nouvelle, qui puiserait son inspiration auprès de Marie, la mère de Jésus. Le Père Chaminade se mit à former des communautés chrétiennes d’hommes et de femmes, orientées vers le service d’autrui (des congrégations) comme moyen de rechristianiser la France. Certains membres des congrégations ont fini par former le noyau de deux instituts religieux : pour femmes, les Filles de Marie Immaculée (fondées par Adèle de Batz de Trenquelléon en collaboration avec Chaminade en 1816) et pour hommes, la Société de Marie (fondée en 1817). La Société de Marie s’implanta aux Etats-Unis en 1849 à Dayton, dans l’Ohio. Les sœurs marianistes se sont établies au Texas près de San Antonio à Somerset.

« Il était le missionnaire de Marie », disait le Frère Donald Boccardi, S.M., directeur de l’Office de renouveau spirituel de la province marianiste de Cincinatti et membre d’un comité international qui prépare la béatification. « Il a fondé des congrégations religieuses, des communautés de prêtres, de frères, de sœurs et de laïcs, hommes et femmes, dont l’objectif serait de reconstruire l’Eglise catholique en France et d’éduquer la jeunesse. Dans cet esprit marianiste de collaboration il rassemblait des hommes et des femmes, des professeurs, des hommes d’affaires, des séminaristes, des prêtres et des représentants de toutes les classes ».

A ce jour, les Marianistes travaillent dans 34 pays dans l’enseignement secondaire et primaire, dans des universités et écoles techniques, dans des paroisses, des centres de renouveau, dans les missions et dans des œuvres de justice sociale. Aux Etats-Unis, ils ont fondé trois universités, l’Université de Dayton, (Dayton, Ohio), la St. Mary’s University (San Antonio, Texas) et l’Université Chaminade (Honolulu, Iles Hawaï)

Chaminade décéda le 22 janvier 1850. Un monument majestueux, surmonté par une statue de la Vierge Immaculée, indique la tombe de Chaminade à Bordeaux. (apic/com/ag/js)

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/le-bienheureux-guillaume-joseph-chaminade/