Etats-Unis: Une religieuse catholique excommuniée pour avoir autorisé un avortement
Phoenix, 21 mai 2010 (Apic) Sœur Margaret Mary McBride, une religieuse ayant souscrit à la décision d’un comité d’éthique d’autoriser une femme gravement malade à interrompre sa grossesse à l’hôpital St. Joseph de Phoenix, a été « automatiquement excommuniée par cette action ». C’est ce qu’a annoncé Mgr Thomas J. Olmsted, évêque de Phoenix, dans l’Etat américain d’Arizona.
Margaret Mary McBride, de la congrégation des Sœurs de la Miséricorde, en plus d’être excommuniée, a également été démise de son poste de vice-présidente de la « mission d’intégration » de l’Hôpital et Centre médical St. Joseph, à Phoenix. Cette décision fait suite à la publication de nouvelles au sujet d’un avortement, pour lequel elle avait donné son autorisation, à la fin de l’année dernière, dans le but de sauver la vie de la mère. L’hôpital n’a pas dévoilé quel serait son nouveau poste.
La patiente, qui a subi l’avortement et dont l’identité n’est pas connue, était enceinte de 11 semaines lors de l’intervention chirurgicale. Elle souffrait d’hypertension pulmonaire, ce qui mettait sérieusement en péril sa vie en cas de poursuite de la grossesse.
Mgr Thomas J. Olmsted a déclaré dans un communiqué daté du 14 mai 2010 que « la mort directe d’un enfant à naître est toujours immorale, quelles que soient les circonstances, et elle ne peut être permise par aucune institution qui se dit authentiquement catholique ». Et d’ajouter: « nous devons toujours nous rappeler que quand une situation médicale difficile implique une femme enceinte, il y a deux patients qui ont besoin de traitements et de soins, pas seulement un ». Selon l’évêque, « la vie d’un enfant à venir est tout aussi sacrée que celle de sa mère et aucune vie ne peut être choisie aux dépens d’une autre ».
Sœur Margaret Mary McBride, qui a refusé de commenter la controverse, faisait partie d’un comité d’éthique appelé prendre une décision pour savoir si les docteurs pouvaient exécuter ou non un avortement pour sauver la vie de la mère. Les institutions catholiques doivent être guidées par les « Directives éthiques et religieuses pour les établissements de soins catholiques » (ERD) lors de la prise de ce genre de décisions.
Mgr Thomas J. Olmsted cite un passage des directives qui dit: « l’avortement (qui est la mise à terme volontaire d’une grossesse avant viabilité ou la destruction volontaire d’un fœtus vivant) n’est jamais permis. Chaque procédure dont l’unique effet immédiat est la mise à terme d’une grossesse avant viabilité est un avortement ».
Mais les représentants officiels du Centre catholique de soins médicaux ont demandé, dans une lettre, à Mgr Olmsted, de clarifier les directives. Ils ont ainsi cité un autre passage des ERD qui dit que « les opérations, les traitements et les médications qui ont comme but direct le soin d’une pathologie grave d’une femme enceinte sont permis lorsque ceux-ci ne peuvent pas être reportés jusqu’à la naissance de l’enfant, même s’ils peuvent causer la mort de l’enfant à naître ».
« S’il y avait eu un moyen de sauver le fœtus tout en évitant la mort de la mère, nous l’aurions fait. Nous sommes convaincus que ce moyen n’existait pas », ont écrit les représentants du Centre de soins à l’évêque Thomas J. Olmsted, dans une lettre datée du 17 mai 2010.
Le Dr. John Garvie, chef de la section de gastroentérologie de l’Hôpital St. Joseph, a envoyé une lettre datée du 18 mai 2010 au rédacteur du quotidien « The Arizona Republic » qui affirme que ce que Sœur Margaret a fait est quelque chose que peu de personnes sont amenées à faire: prendre une décision « de vie ou de mort » avec la pleine conscience qu’en sauvant une vie, une autre devrait être sacrifiée. Il précise que « les personnes qui ne sont pas impliquées dans ces situations devraient réfléchir et non critiquer ». (apic/cns/fb)
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